Reporters sans frontières (RSF) a publié lundi 21 mars dernier le témoignage d’un fixeur ukrainien de Radio France, enlevé et torturé par l’armée russe durant neuf jours.
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a tenu à souligner que : "Ce témoignage glaçant confirme l’intensité des crimes de guerre perpétrés par l’armée russe contre les journalistes". Un fixeur ukrainien de Radio France de 32 ans et interprète auprès des journalistes étrangers avait été victime d’enlèvement et de tortures de la part de l’armée russe.
Le groupe de radio public Radio France avait pris l’initiative d’alerter Reporters sans frontières et les autorités françaises, de la disparition de l’Ukrainien le 8 mars. Dans un communiqué, Radio France a indiqué lundi dernier : "Nous avons pris la décision de ne pas communiquer (sur la disparition de l’Ukrainien) jusqu’alors pour ne pas compromettre sa sécurité", rapporte Bfmtv.
Le fixeur de Radio France était entre les mains des soldats russes durant neuf jours. Dans son témoignage, recueilli le 17 mars dernier, le trentenaire raconte avoir été au volant d’une voiture siglée "presse" quand il croise une troupe de reconnaissance russe qui s’est mise à mitrailler son véhicule. Il a dit aux soldats qu’il était "fixeur et interprète pour des journalistes étrangers, mais les coups pleuvent, des coups de crosse de fusils-mitrailleurs, sur le visage et sur le corps".
Dans le récit publié par RSF, "les soldats le (le fixeur) jettent dans un fossé, à côté d’un chien mort, et le soumettent à un simulacre d’exécution : un soldat prétend vouloir vérifier que son arme fonctionne, le coup de feu effleure la tête de Nikita". La victime, attachée à un arbre, avait passé trois jours dans la forêt, il avait été torturé en recevant des coups de barre de fer. Le 13 mars, il avait été libéré.
En complément des deux plaintes que Reporters sans frontières a déjà adressées au procureur de la Cour pénale internationale (CPI), les 4 et 16 mars, l’ONG lui a fait aussi parvenir le récit de Nikita.
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