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À la suite des élections présidentielles et législatives ardemment disputées au Turquie, Recep Tayyip Erdoğan a revendiqué la victoire dimanche. Une annonce totalement contestée par l’opposition. Ce dernier a dénoncé des tentatives de fraude.
Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote dimanche, Recep Tayyip Erdoğan a déjà devancé le favori des anti-Erdogan, le social-démocrate, Muharrem Ince, soit 56 % des voix contre 24%. Le président sortant a évoqué 52,7 % des suffrages après un nouveau décompte. Son parti a également remporté au Parlement avec 42,4 % des voix.
Des résultats très mal pris par l’opposition. Cependant, le favori des opposants est parvenu à dépasser le seuil des 10%. Une petite victoire pour tous ceux qui ont cru au changement.
"Je n’aurais jamais imaginé que l’opposition parvienne à se mobiliser si rapidement, malgré l’annonce d’élections anticipées. Ça donne envie de croire au changement", énonce un électeur.
Le parti Républicain du peuple (CHP) a dénoncé des tentatives de fraude.
"De nombreuses plaintes nous sont parvenues, surtout de la province de Sanliurfa (Sud-Est). Nos amis sont intervenus au moment où c’est arrivé", a déclaré le député Bülent Tezcan, porte-parole du CHP.
Selon lui, avant l’ouverture des bureaux, il y a eu des tentatives de bourrage d’urnes en faveur du parti au pouvoir. Le député a également diffusé une vidéo d’un homme avouant qu’il y avait plus de bulletins que d’électeurs dans un bureau à Suruç.
Le procureur public de Sanliurfa a annoncé avoir ouvert une enquête concernant ces accusations. Selon l’agence de presse étatique Anatolie, quatre personnes ont été interpellées.
Les opposants et ONG ont mis plusieurs centaines de milliers d’observateurs dans les bureaux de vote par crainte de fraudes, surtout dans le sud-est à majorité kurde.
"Dans la région, il y a eu des assauts, des menaces pour arrêter nos observateurs", a encore affirmé M. Tezcan.
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(Sources : Le Figaro/Le Monde)