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Dix pays occidentaux, dont la France, avaient appelé à un "règlement juste et rapide de l’affaire" Osman Kavala. N’appréciant pas leur position favorable à la libération de cet opposant au régime turc, le président Recep Tayyip Erdogan menace de les expulser.
Osman Kavala, un homme d’affaires et philanthrope de 64 ans, est enfermé, sans jugement, dans la prison de Silivri (Turquie) depuis octobre 2017. Il est en ligne de mire pour avoir soutenu des manifestations anti-gouvernementales. Au moment de la tentative de coup d’Etat de 2016, il a été accusé d’avoir cherché à "renverser le gouvernement". Le président Recep Tayyip Erdogan accuse cette figure majeure de la société civile de vouloir déstabiliser le pays.
Dans un communiqué publié le soir du lundi 18 octobre, dix pays ont appelé à un "règlement juste et rapide de l’affaire" Osman Kavala. Ce sont notamment : l’Allemagne, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Finlande, la France, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Suède. "Le retard persistant (pris par) son procès… jette une ombre sur le respect de la démocratie, de l’Etat de droit et de la transparence du système judiciaire turc", selon ces pays.
M. Kavala est devenu une bête noire du régime turc. Le ministre de l’Intérieur du pays, Süleyman Soylu, cité par France 24, a réagi au communiqué des dix pays occidentaux. "La République de Turquie est un Etat de droit démocratique. Il est inacceptable que des ambassadeurs fassent des recommandations et des suggestions à la magistrature dans le cadre d’une affaire en cours", a-t-il écrit dans un message publié sur Twitter.
Ankara a convoqué les ambassadeurs de ces pays, jugeant "inacceptable" l’appel en faveur de la libération de l’opposant au régime. Les autorités turques estiment qu’ils "violent l’Etat de droit, la démocratie et l’indépendance de la justice" qu’elles défendent. M. Erdogan a menacé de les expulser. "Nous ne pouvons pas nous permettre de les accueillir dans notre pays. Est-ce votre devoir de donner une leçon à la Turquie ? ", aurait-il dit, rapportent les médias locaux.
