Après les condamnations des indépendantistes en Catalogne et les mobilisations de la population, des eurodéputés ont dénoncé le silence de l’Europe.
Depuis quelques jours, des milliers de militants indépendantistes ont manifesté dans les rues de Barcelone, en Espagne. Face à ces mobilisations particulièrement violentes, plusieurs eurodéputés français ont réagi, rapporte OuestFrance.
Lundi 21 octobre, sur France Inter, la députée LFI, Manon Aubry, a dénoncé "le silence coupable" de l’Union européenne alors que la justice espagnole a condamné des dirigeants indépendantistes. En effet, le 14 octobre dernier, des peines de 9 à 12 ans de prison ont été prononcées à leur encontre pour la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
A cette occasion, l’élue a dénoncé "une instrumentalisation de la justice" et des peines "complètement disproportionnées et scandaleuses". Elle a ainsi indiqué que la tenue d’un vote est "indispensable" en Catalogne. Face à ce silence, elle a demandé qu’un débat sur ce sujet, se tienne cette semaine, durant une session plénière du Parlement européen.
De son côté, l’eurodéputé EELV, Yannick Jadot, a réclamé "l’amnistie des condamnés politiques" et "une médiation pour éviter toutes les violences". Durant l’émission "Dimanche en politique" sur France 3, il a jugé "dramatique" qu’il n’y ait aucune réaction ni de l’Europe ni de la France. Dans ce sens, il a également accusé le gouvernement espagnol d’"envenimer" la situation.
A contrario, l’eurodéputée LREM, Nathalie Loiseau, a souligné "la pente dangereuse" prise quand on se met à contester des institutions démocratiques. Samedi 19 octobre, elle a indiqué sur BFMTV que, selon elle, c’est toujours gênant de contester une décision de justice. Si "l’autorité judiciaire a pris une décision lourde, c’est vrai aussi que la manière utilisée pendant le référendum était totalement contraire à l’État de droit en Espagne", a-t-elle renchéri.
Sur cette question, l’ex-Premier ministre socialiste, Manuel Valls, aujourd’hui conseiller municipal de Barcelone, a évoqué, sur Europe 1, que le mouvement séparatiste est dans une impasse. "Il n’y aura pas d’indépendance, pas de référendum d’autodétermination, pas d’amnistie pour ceux qui ont été condamnés, et ils ne savent pas gérer cette situation", a-t-il affirmé.
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