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Le titre, interprété par deux jeunes Russes, fait fureur sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Devenu un trend populaire, il a été repris par plusieurs youtubeurs célèbres.
Cette chanson, au rythme entraînant et aux paroles provocantes, a rapidement attiré l’attention des internautes du monde entier. Derrière son apparente légèreté se cache des paroles un peu complexes.
Depuis son lancement en octobre 2024, la chanson russe "Sigma Boy" a connu une ascension fulgurante sur les plateformes sociales, notamment TikTok, où elle a inspiré près de 1,5 million de vidéos. Le clip officiel a accumulé plus de 70 millions de vues sur YouTube, et des personnalités influentes telles que Squeezie, Locklear et Doigby ont contribué à sa popularité en partageant des vidéos où ils dansent sur ce titre.
Les paroles de "Sigma Boy" véhiculent une image idéalisée de la masculinité, s’inspirant des archétypes du "mâle alpha" et du "loup solitaire". Le refrain répète : "Sigma, sigma boy, toutes les filles veulent danser avec toi. Sigma, sigma boy, je suis le genre de fille qui se fait désirer pendant un an." Ce vocabulaire fait référence aux termes "alpha" et "sigma", utilisés dans certaines communautés pour décrire des archétypes masculins, souvent associés à des idéologies misogynes.
Ce discours, souvent associé à des mouvements masculinistes et à des idéologies d’extrême droite, inquiète de nombreux observateurs. Certains y voient une forme de propagande russe visant à promouvoir une vision du monde particulièrement masculine et agressive.
L’eurodéputée allemande Nela Riehl a d’ailleurs prévenu le Parlement européen sur ce phénomène, dénoncant le lien entre cette chanson et la propagande russe. Selon elle, "Sigma Boy" serait utilisé pour diffuser des valeurs patriarcales et renforcer l’influence de la Russie sur les jeunes générations.
Le gouvernement russe a quant à lui salué le succès de cette chanson, y voyant une preuve de l’influence de la culture russe à l’échelle mondiale. Cette appropriation de la chanson par les autorités russes a renforcé les suspicions quant à ses véritables intentions.
En réponse aux critiques, Grigory Gurov, président de l’Agence fédérale russe pour la jeunesse, a défendu la chanson, affirmant que l’Occident "a peur des enfants russes" et saluant le succès de Betsy et Maria Yankovskaya.
Parallèlement, l’Ukraine a qualifié "Sigma Boy" d’outil de propagande russe, accusant le Kremlin d’avoir utilisé des "fermes de bots" pour amplifier la popularité de la chanson sur les réseaux sociaux.