Une étude franco-belge se penche sur l’envoi de ‘nudes’ chez les 13-25 ans. Une pratique de plus en plus répandue avec l’avènement des smartphones chez les jeunes.
L’étude a été menée sur 2 ans auprès de 10 700 jeunes Français et Belges francophones de 13 à 25 ans. À la question : ‘Avez-vous déjà envoyé un ou des nudes ?’ 74,5 % ont répondu par l’affirmative. Dans des propos recueillis par 20 Minutes, Ludovic Blécot, sexologue clinicien lillois à l’initiative des recherches, affirme : "ce chiffre élevé ne nous a pas forcément étonnés, notamment parce que les moyens technologiques disponibles ont donné une certaine ampleur à cette pratique".
Le spécialiste développe ensuite que les discussions avec les professionnels "dessinaient un constat plutôt alarmiste qui était davantage lié à une représentation du phénomène qu’à la réalité". Il évoque notamment une "médiatisation négative" ne considérant que les dangers du "partage secondaire". Autrement dit, le fait de voir des nudes destinés à une seule personne, envoyés sans son accord à d’autres. "C’est en effet un risque important puisque près de la moitié des répondants ont assuré que ça leur était déjà arrivé", révèle Ludovic Blécot.
> À lire aussi : Sexualité : les hommes narcissiques seraient un "mauvais coup"
À 17 ans, les jeunes sont plus nombreux à avoir envoyé une photo intime d’eux que ne l’étaient, au même âge, les personnes actuellement âgées de 18 à 25 ans. "Cela veut clairement dire que l’on envoie des nudes de plus en plus jeune", note le sexologue, précisant toutefois que, paradoxalement, "l’âge du premier rapport sexuel ne change pas, établi à 17 ans depuis une décennie".
En général, l’envoi de nudes chez les 13-25 ans, est perçu plutôt positivement, même chez ceux et celles ayant vécu l’expérience de voir une photo intime partagée sans leur approbation. Cela s’explique en partie par le fait que peu de victimes déposent plainte. "Beaucoup de témoignages font aussi état d’une inversion de culpabilité", note le clinicien…
Ludovic Blécot soulignant que l’important est d’en parler sans culpabiliser, "contrôler sans fliquer… Expliquer les risques, c’est aussi l’enjeu de la prévention".
> Toute l’actualité internationale sur LINFO.re