Au cours de ces dernières années, le nombre des personnes forcées de travailler ou se marier a multiplié pour atteindre près de 50 millions l’an passé.
Le dernier rapport de l’ONU sur la situation de l’esclavage moderne dans le monde a révélé, lundi 12 septembre, que par rapport aux estimations mondiales de 2016, 10 millions de personnes supplémentaires se sont ajoutées en 2022 au nombre des personnes forcées de travailler ou se marier. Désormais, le monde compte environ 50 millions de personnes vivant dans une situation d’esclavage moderne rapportent les deux agences de l’ONU : l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en collaboration avec l’ONG Walk Free Foundation.
Dans les détails, environ 27,6 millions de personnes sont soumises au travail forcé et 22 millions obligées de se soumettre à un mariage forcé. Selon le rapport onusien, plus des deux tiers des personnes forcées au mariage sont des femmes et des filles. Environ quatre sur cinq d’entre elles constituent la catégorie de personnes en situation d’exploitation sexuelle commerciale. D’après toujours le même rapport, les femmes et les filles représentent 54% des cas d’esclavage moderne. De manière disproportionnée, les femmes et les enfants restent les plus vulnérables : près d’un travailleur forcé sur huit est un enfant et plus de la moitié d’entre eux sont victimes d’exploitation sexuelle commerciale.
Quant aux travailleurs migrants, ils sont plus de trois fois plus susceptibles d’être soumis au travail forcé que les adultes non migrants. "La réduction de la vulnérabilité des migrants au travail forcé et à la traite des personnes dépend avant tout de cadres politiques et juridiques nationaux qui respectent, protègent et réalisent les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants", fait remarquer Antonio Vitorino, directeur général de l’OIM.
Des cas d’esclavage moderne sont localisables dans tous les pays du monde. Les pays à revenu moyen supérieur ou à revenu élevé abritent plus de la moitié (52%) de tous les cas de travail forcé et un quart de tous les mariages forcés. Plus de la moitié du total mondial des travailleurs forcés se trouvent en Asie et dans le Pacifique, rapporte Le Figaro.
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