Les propos de l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal sur les tomates bio espagnoles ont provoqué la colère du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Ce dernier a appelé à plus de "respect".
Les propos de Ségolène Royal sur les tomates bio espagnoles passent mal en Espagne. Sur le plateau de BFMTV mardi soir, l’ancienne ministre de l’Environnement a critiqué les tomates "soi-disant bio" produites en Espagne, les qualifiant d’"immangeables". "Vous avez goûté les tomates soi-disant bio espagnoles ? C’est immangeable !", a-t-elle lâché. Pour justifier cette critique, elle a évoqué un déséquilibre dans l’application des règles phytosanitaires européennes, accusant le bio espagnol d’être un "faux bio". "Le bio espagnol est un faux bio. Les fruits et légumes espagnols ne respectent pas les normes françaises", a-t-elle sorti, provoquant aussitôt une vague de réactions en Espagne.
Ces déclarations ont suscité des réactions indignées en Espagne. Le Premier ministre Pedro Sánchez figure parmi les premiers à hausser le ton appelant à plus de "respect" et soulignant la qualité des produits agricoles espagnols. Il a ensuite utilisé un ton moqueur en déclarant que Ségolène Royal n’avait pas eu la chance de goûter aux tomates espagnoles. "Je l’invite à venir en Espagne (...) et elle verra que la tomate espagnole est imbattable", a-t-il insisté. La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera s’est également exprimée en dénonçant des propos "inappropriés", surtout de la part d’une personne qui a eu "des responsabilités gouvernementales". De son côté, l’association professionnelle espagnole de production biologique (Ecovalia) a déclaré qu’ils ne peuvent pas permettre que "des déclarations infondées ruinent tout un secteur".
Cette polémique met en lumière les tensions persistantes autour de la concurrence agricole et des réglementations européennes, ainsi que les défis auxquels le secteur agricole espagnol est confronté. En effet, l’Espagne est souvent surnommée le "potager de l’Europe" en raison de son statut en tant que premier exportateur européen de fruits et légumes. Cependant, malgré cette position de leader, le secteur agricole espagnol fait face à des difficultés, notamment en raison de la sécheresse qui persiste depuis trois ans dans le pays.