Selon une enquête révélée par le « Times » mercredi, les victimes de mariages forcés sont contraintes de rembourser leur frais de rapatriement au ministère des Affaires étrangères.
Le journal britannique « The Times » a publié mercredi une enquête suscitant de vives réactions. En effet, des victimes de mariages forcés qui ont sollicité l’aide du « Foreign office » doivent rembourser les frais liés à leur rapatriement . « Des accords de prêts d’urgence doivent être signés par les victimes avant d’embarquer », a indiqué le journal en précisant la saisie de leurs passeports jusqu’au remboursement des prêts.
En deux ans (2016 et 2017), le ministère des Affaires étrangères qui avait rapatrié 83 victimes a prêté 7 765 livres sterling à au moins huit victimes de mariages forcés. Jusqu’à maintenant, elles ont pu en rembourser 3 000 et il reste 4 500 livres sterling de dettes. Au journal, l’une d’entre elles a annoncé vivre dans un Bed & Breakfast en ayant peur de se retrouver à la rue, selon Europe 1. « Je ne peux pas demander de l’aide à ma famille en raison de ce qu’ils m’ont fait subir », a-t-elle signifié.
Cette révélation du Times a suscité beaucoup de réactions en Grande-Bretagne. « C’est immoral de faire payer des victimes », a déclaré la députée travailliste, Yvette Cooper en disant être absolument horrifiée. « C’est stupéfiant », a annoncé le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Communes, Tom Tugendhat. Sur Twitter, il a déclaré que le « Foreign Office » est fier du travail de l’unité chargée des mariages forcés. Pourtant, « nous ne devrions pas faire payer les plus vulnérables ou les dissuader de demander la protection », a-t-il martelé.
Pour sa défense, le ministère des Affaires étrangères a affirmé avoir dépensé l’argent public pour rapatrier les victimes. C’est dans ce sens qu’il faut récupérer les sommes et donc demander aux victimes de rembourser. Par ailleurs, Tom Tugendhat a précisé que la commission de la chambre des Communes soulèvera ultérieurement cette question.