De nombreuses manifestations antifascistes ont été organisées au Royaume-Uni, mercredi 7 août, pour empêcher une nouvelle nuit d’émeutes. Une forte mobilisation des forces de l’ordre a été constatée.
Des milliers de personnes ont défilé contre l’extrême droite le mercredi 7 août de Liverpool à Brighton en passant par Sheffield. Le nombre de manifestants a surpassé les mobilisations anti-immigration, après une semaine de violences. Le Royaume-Uni s’était préparé à une journée difficile avec 6 000 policiers déployés pour encadrer les manifestations prévues dans une trentaine de villes. Des cabinets d’avocats avaient reçu des menaces après des attaques contre des mosquées et des hôtels pour demandeurs d’asile, rapporte BFMTV. Cependant, une forte manifestation antiraciste a empêché l’extrême droite de provoquer le chaos, comme l’a rapporté la BBC. Des milliers de personnes ont manifesté pacifiquement avec des signes d’amour et d’unité, formant des "boucliers humains" pour protéger des lieux menacés.
Quelques tensions sporadiques ont éclaté, comme à Aldershot, où la police a dû séparer des militants antiracistes d’un groupe scandant "Arrêtez les bateaux" en référence aux migrants traversant la Manche. Mais ces incidents sont sans comparaison avec la semaine de violences qui a débuté le 30 juillet après une attaque au couteau ayant tué trois enfants à Southport. Plus de 400 personnes ont été arrêtées et plus de 100 policiers blessés en quelques jours. Le Royaume-Uni n’avait pas connu une telle flambée de violences depuis 2011, après la mort de Mark Duggan. De nouvelles arrestations ont été annoncées, notamment à Manchester, où un homme a été placé en garde à vue pour avoir menacé un couple de musulmans avec un tailleur de haie.
La question reste de savoir si cette mobilisation antiraciste réussira à stopper durablement les émeutiers. "J’espère qu’ils comprendront qu’ils n’ont aucun intérêt à revenir ici, dans le sud de Liverpool. Nous sommes trop unis et trop forts contre eux", ont déclaré le père Peter Morgan et l’imam Adam Kelwick à BFMTV. De son côté, la justice poursuit son œuvre. Plusieurs émeutiers ont déjà comparu devant les tribunaux, et 567 nouvelles places de prison seront bientôt disponibles. "Voilà l’action rapide que nous prenons", a déclaré le Premier ministre Keir Starmer, d’un ton ferme face aux fauteurs de troubles.