Les appels à l’aide d’Alexandra Macesanu, 15 ans, ont été révélés au grand jour. Kidnappée, violée et battue, l’adolescente a réussi à appeler les secours, mais n’a pas été sauvée à temps à cause de l’"incompétence" de la police.
Cette triste histoire relayée par le site aufeminin.com remonte au 25 juillet dernier. Alexandra Macesanu a été kidnappée alors qu’elle faisait du stop pour rentrer chez elle, à Caracal, dans le Sud-Ouest de la Roumanie. Violée et battue, la jeune fille de 15 ans a réussi à récupérer le téléphone de son ravisseur et à appeler trois fois le numéro d’urgence 112.
En larmes, l’adolescente terrorisée raconte son cauchemar. Dans son troisième appel à l’aide, elle supplie en disant : "S’il vous plaît, avez-vous envoyé quelqu’un ? Je pense qu’il revient et j’ai peur." Un officier lui affirme une fois de plus que des policiers ont été dépêchés sur place. Dans la foulée, l’agent demande à la jeune victime désabusée de "se détendre et se calmer un peu". "Ils ne peuvent pas voler à votre secours en deux minutes, mademoiselle. Restez où vous êtes, d’accord ?", s’est énervé un autre policier face aux inquiétudes grandissantes de l’adolescente. L’agent lui a répondu avec ironie : "Eh bien, de qui avez-vous peur ? Allo, de qui avez-vous peur ?" "De lui... il m’a battue...", insistera la victime à un officier qui s’est contenté de répondre "Qui lui ?"
Alexandra a pourtant communiqué tous les détails qu’elle pouvait fournir jusqu’à un nom trouvé sur une carte de visite. Malheureusement, les secours ont mis 19 heures avant d’arriver à la maison du suspect Gheorghe Dinca, mécanicien âgé de 65 ans. Pour justifier ce retard, les policiers auraient encore attendu l’obtention d’un mandat de perquisition, un document qui n’était pas légalement requis. Ils ne seraient entrés dans le domicile en question que le matin. Ils sont tombés sur les restes du corps retrouvés calcinés dans le jardin du suspect. Le résultat des tests ADN a alors confirmé l’identité d’Alexandra. Le sexagénaire a été arrêté et a reconnu le meurtre de la jeune fille, ainsi que celui de Luiza, portée disparue en avril, révèle l’Associated Press.
Cette affaire de viol suivi d’assassinat a indigné les Roumains. Des milliers de personnes ont alors manifesté dans les rues pour dénoncer "l’incompétence" de la police. Dans la foulée, le chef de la police a été renvoyé et le directeur du service des télécommunications spéciales a démissionné. Le 30 juillet, soit cinq jours après le drame, le ministre roumain de l’Intérieur Nicolae Moga, en poste depuis seulement une semaine, a également annoncé son départ en assurant que toutes les enquêtes relatives à ce drame seront poursuivies. D’après Romania-insider, huit policiers sont également visés par une enquête.
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