Près du cœur même de l’Église catholique, des femmes sont devenues prêtres et diacres à la suite d’une cérémonie clandestine organisée à Rome. Ce geste symbolique illustre la volonté de nombreuses femmes de voir leur rôle évoluer au sein de l’institution.
Le 20 septembre dernier, dans un contexte marqué par les débats du Synode, un groupe de femmes, dont des Françaises, a organisé une cérémonie d’ordination clandestine en Italie.
Vêtues de l’aube blanche traditionnelle, elles ont célébré une messe sur une péniche amarrée sur le Tibre, non loin du Vatican. Parmi elles, Loan Rocher, une Française de 68 ans, a justifié ce geste par le désir de mettre fin à "2000 ans de subordination des femmes au sein de l’Église". Deux personnes transgenres ont aussi participé à l’évènement religieux. Lecture de la parole sainte, chants et communion ont rythmé ce rituel discret, mais très symbolique.
Les participantes, ainsi que les fidèles présents, risquent l’excommunication. En effet, selon le droit canonique, l’ordination des femmes est strictement interdite. Bridget Mary Meehan, "évêque" autoproclamée de l’association organisatrice, a défendu cette initiative en affirmant vouloir créer "une Église plus inclusive et plus aimante". Depuis 2002, cette organisation a déjà réalisé l’ordonnation de 270 femmes dans 14 pays différents. Bridget Mary Meehan et son mouvement aspirent à une Église plus accueillante pour les personnes LGBTQ+, les divorcés et les remariés.
Au même moment, le Vatican accueille le Synode, un congrès réunissant plus de 300 religieux et laïcs. Des associations féministes, soutenues par certaines théologiennes, ont intensifié leurs actions pour réclamer l’égalité des droits dans l’Église. Elles dénoncent la marginalisation des femmes, bien qu’elles jouent un rôle central dans les paroisses du monde entier.
Contrairement à d’autres confessions chrétiennes, telles que l’anglicanisme ou le protestantisme, l’Église catholique refuse fermement d’ordonner des femmes prêtres. Pour des raisons théologiques, l’institution soutient que le prêtre doit incarner le Christ, un homme. Cette position reste inchangée malgré les appels croissants à la réforme.
En octobre 2023, la première session du Synode avait brièvement évoqué l’ouverture du diaconat aux femmes, un ordre permettant de célébrer baptêmes et mariages. Toutefois, cette idée a été écartée lors de la seconde session, prévue pour livrer ses conclusions à la fin du mois. Le pape François a d’ailleurs confirmé cette position en mai 2023, en excluant cette possibilité lors d’une interview télévisée.
Adeline Fermanian, co-présidente du Comité de la jupe a fortement déploré cette décision. Pour elle, cette décision du Vatican de ne pas autoriser l’ordination des femmes est en totale contradiction avec les attentes des milliers de fidèles, notamment femmes, qui ont participé à la consultation synodale.
Source : 20 minutes