La résistance aux antimicrobiens (Ram) représenterait déjà l’une des principales causes de décès dans le monde. Elle est directement responsable de 1,27 million de décès par an.
Le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antibiotiques tire la sonnette d’alarme face à la situation actuelle. Sans mesures fortes contre la résistance aux antimicrobiens, un coût humain et économique vertigineux est à craindre, a-t-il lâché en lançant un appel aux Etats membres de l’ONU à réagir urgemment. "Non contrôlée, la résistance aux antimicrobiens réduira l’espérance de vie et entraînera des dépenses de santé et des pertes économiques sans précédent." Tel le constat alarmant dressé, jeudi 4 avril, par le Groupe dans un communiqué de presse relayé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Parce que la prévention est la pierre angulaire de la réponse à la Ram, le GLG recommande que les pays mettent en œuvre des stratégies pour prévenir les infections dans la santé humaine et animale et dans les écosystèmes alimentaires, végétaux et environnementaux afin de réduire le besoin d’antimicrobiens", ont appelé les experts.
D’après le groupe d’experts, la Ram serait l’une des principales causes de décès dans le monde, avec 1,27 million de décès par an. Un cinquième des décès concernerait des enfants de moins de cinq ans, principalement dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Plus encore, 1,8 année d’espérance de vie sera perdue à l’échelle mondiale. Sur le plan économique, les coûts de santé supplémentaires générés par la résistance aux antibiotiques sont estimés à 412 milliards de dollars (380 milliards d’euros) par an et 443 milliards de dollars (409 milliards d’euros) par an la perte de productivité de la main-d’œuvre.
Les médecins prescrivent des antimicrobiens – antibiotiques, antifongiques, antiviraux, antiparasitaires – pour le traitement et la prévention des infections chez les êtres vivants, entre autres les hommes, les animaux et les végétaux. On parle de résistance aux antimicrobiens (Ram) lorsque ces médicaments sont pris de manière excessive ou à mauvais escient. En effet, une mauvaise utilisation de ces médicaments entraîne une adaptation des bactéries, virus, champignons. Ces derniers évoluent ensuite de manière à résister plus tard aux antibiotiques. "En conséquence, les médicaments perdent leur efficacité et les infections persistent dans l’organisme, augmentant le risque de transmission à d’autres personnes", résume l’OMS.
Source : L’Alsace.fr