Le chancelier autrichien Karl Nehammer est le premier dirigeant européen qui a rencontré Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. "Il ne faut pas se faire d’illusions", a-t-il indiqué.
Lundi 11 avril, Karl Nehammer s’est dit "pessimiste" face à la "logique de guerre du président russe". Cette déclaration a été faite à la suite de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou.
Comme le rapporte 20 Minutes, le chancelier autrichien est le premier dirigeant européen qui a rencontré le chef de l’Etat russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février dernier.
"Il ne faut pas se faire d’illusions, le président Poutine est entré massivement dans une logique de guerre et il agit en conséquence dans l’espoir d’enregistrer un ‘succès militaire’ rapide", a-t-il annoncé.
Cet entretien s’est déroulé dans la résidence du président russe Novo-Ogaryovo, près de Moscou. Selon la presse autrichienne, cette rencontre à huis clos n’a pas donné lieu à une poignée de main.
De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé que ce format a été choisi à l’initiative de la partie autrichienne.
Karl Nehammer a précisé qu’il y a peu d’intérêt du côté russe pour "une rencontre directe" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Toutefois, Vladimir Poutine a réitéré sa confiance dans les pourparlers en Turquie, dont la dernière réunion s’était tenue à Istanbul le 29 mars dernier.
Dans un communiqué, le chancelier a indiqué avoir eu une longue discussion franche, ouverte et difficile qui a duré de plus d’une heure avec Poutine. Il a souligné l’importance d’avoir un contact personnel pour confronter le président aux réalités de la guerre et transmettre directement le point des Européens.
Par ailleurs, le dirigeant autrichien a évoqué aussi les graves crimes de guerre à Boutcha et dans d’autres lieux, tout en affirmant que tous les responsables devront être traduits en justice. Pourtant, Moscou a rejeté fermement toute implication dans ces massacres de civils.
"J’ai clairement fait comprendre au président russe l’urgence de mettre en place des couloirs humanitaires pour acheminer de l’eau comme de la nourriture et évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées", a ajouté Karl Nehammer.
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