Une étude alerte sur le développement de bactéries dans les fruits de mer à cause de l’accélération du changement climatique.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) met en garde contre la prolifération du "vibrio". Cette bactérie parfois mortelle retrouvée dans les produits de la mer vendus en Europe est la conséquence directe de l’accélération du réchauffement climatique. Les amateurs d’huîtres et de moules sont prévenus : une étude récente de l’EFSA, relayée par RMC, révèle une multiplication inquiétante de cette bactérie dans la production et l’importation de crustacés. La principale cause n’est autre que l’augmentation des températures due au changement climatique, rapporte Le Parisien.
Les vibrions, bactéries présentes dans les eaux côtières marines et les étangs, ont été détectés dans un échantillon sur cinq des fruits de mer analysés par l’agence européenne. De nombreux rappels de produits ont été effectués récemment en raison de la présence de ces bactéries. L’absence de mesures politiques suffisantes pour contrer le réchauffement climatique pourrait aggraver la situation, selon l’étude. L’EFSA souligne que la hausse des températures et des événements climatiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, ont entraîné une augmentation des infections à vibrion en Europe au cours des 20 dernières années. Les zones à faible salinité, comme la mer Baltique, la mer du Nord et la mer Noire, sont particulièrement à risque.
Les prévisions pour l’avenir ne sont pas meilleures. Les experts de l’EFSA prévoient que "l’occurrence et les niveaux de vibrion dans les fruits de mer augmenteront au niveau mondial et en Europe, en particulier dans les eaux peu salées et saumâtres, en raison des effets du changement climatique, tels que le réchauffement des côtes et les événements météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur". Les risques pour la santé sont considérables, allant de la gastro-entérite à la mort. Trois types de vibrio sont présents dans les produits de la mer : vibrio cholerae, vibrion vulnificus et vibrio parahaemolyticus. Le vibrio parahaemolyticus, le plus courant (20 %), cause principalement des gastro-entérites, tandis que les deux autres peuvent entraîner des septicémies et la mort chez les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées et les enfants.
Pour limiter la prolifération de la bactérie, l’EFSA conseille aux producteurs de maintenir strictement la chaîne de froid pendant la transformation, le transport et le stockage des fruits de mer, notamment ceux destinés à être consommés crus.