Bien que le chlorate soit interdit comme pesticide depuis 2009, il peut subsister dans les aliments sous forme de résidus. Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), ces résidus proviennent principalement de l’utilisation d’eau chlorée pour la transformation ou la désinfection des équipements alimentaires.
L’embouteilleur européen de Coca-Cola a lancé un rappel massif de canettes et bouteilles en verre consignées de plusieurs marques, dont Coca-Cola, Sprite, Fanta, Fuze Tea, Minute Maid, Nalu, Royal Bliss et Tropico. Ces produits, fabriqués à Gand (Belgique) et distribués depuis novembre, présentent une teneur excessive en chlorate, un résidu issu de désinfectants au chlore utilisé dans le traitement de l’eau. Les codes de production concernés vont de 328 GE à 338 GE (inclus). Les pays impactés sont la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Luxembourg et, dans une moindre mesure, la France. "La majorité des produits concernés et invendus ont déjà été retirés des rayons des magasins et nous continuons à prendre des mesures pour retirer tous les produits restants du marché", a précisé l’entreprise. À ce jour, aucun rappel officiel n’est en vigueur dans l’Hexagone, rapporte BFMTV.
Le chlorate peut représenter un risque sanitaire selon les quantités consommées et la vulnérabilité des individus. À court terme, un apport élevé de chlorate peut réduire la capacité du sang à absorber l’oxygène, entraînant un risque d’insuffisance rénale. Le risque sanitaire dépend donc "de la quantité consommée et du consommateur concerné, si c’est un jeune enfant avec un petit poids corporel ou un adulte avec un poids plus lourd", a soutenu Aline van den Broeck de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire en Belgique.
Sur le long terme, l’exposition régulière au chlorate peut perturber l’absorption de l’iode par la thyroïde. Ce dysfonctionnement peut engendrer des troubles de la croissance et des maladies thyroïdiennes, en particulier chez les enfants souffrant de carences en iode, même légères. Pour prévenir ces effets, l’EFSA a fixé une dose journalière tolérable (DJT) de 3 µg/kg de poids corporel par jour.
Coca-Cola Europacific Partners, à l’origine de cette alerte dans le cadre de ses contrôles de qualité, a précisé que la majorité des produits concernés avaient déjà été retirés des rayons. L’entreprise poursuit ses efforts pour sécuriser la chaîne de distribution, en étroite collaboration avec les autorités des marchés touchés. Elle demande également aux consommateurs de ne pas ingérer les produits identifiés et de les rapporter en magasin pour un remboursement. Les autorités belges, via l’AFSCA, invitent toute personne présentant des symptômes après consommation à consulter un médecin en mentionnant ce rappel.
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