Le groupe français Engie a souligné qu’en étant privé du gaz russe, le continent européen devrait faire face au problème de remplissage des stockages au printemps et à l’été, en préparation de l’hiver 2022-2023.
Les ennuis pourraient débuter vers le mois de juin. Si l’Europe ne recevait plus de gaz russe, le remplissage des cuves pour la prochaine saison hivernale pourrait poser problème, a prévenu dimanche la directrice générale d’Engie Catherine MacGregor. "Le vrai problème, ce serait le remplissage des stockages au printemps et à l’été, en préparation de l’hiver 2022-2023", a souligné la DG du groupe français dans une interview aux Échos. Le continent aurait donc du mal à trouver les volumes nécessaires surtout si le conflit Ukraine durait. D’après la dirigeante, il s’agirait d’un nouveau monde pour l’énergie, sous l’effet d’un choc physique et d’un choc de prix inédit qui apporterait sans doute un changement durable dans le paysage énergétique.
La Russie fournit 40% des importations de gaz européen et 20% des approvisionnements d’Engie. Face aux craintes de perturbations des exportations en provenance du pays, le cours du gaz a atteint un nouveau record historique vendredi. Pour pallier cette perturbation, Engie a négocié des volumes additionnels avec la Norvège, les Pays-Bas, l’Algérie et les États-Unis. "Même en étant totalement privés du gaz russe, nous pourrions faire face grâce aux fournisseurs d’autres pays, par gazoduc ou par navire méthanier pour le GNL", a souligné la DG d’Engie en appelant toutefois à rester lucide. A son avis, ils ne suffiront pas pour remplacer tout le gaz en provenance de Russie aujourd’hui.
Voir notre dossier sur le conflit en Ukraine