NICOLAS MESSYASZ/SIPA
Interrogé durant plus d’une heure sur la guerre en Ukraine, le président français Emmanuel Macron a jugé ce jeudi que "notre sécurité et nos intérêts sont en jeu" sur le théâtre en Ukraine.
Le président de la République Emmanuel Macron a répondu, jeudi 20 février sur ses réseaux sociaux, à différentes questions sur la guerre en Ukraine, la menace russe et la sécurité de l’Europe. Sa prise de parole a eu lieu quelques heures après une longue réunion avec les dirigeants de parti ou de groupe représentés au Parlement pour évoquer ces sujets. Que faut-il retenir de son allocution ?
Emmanuel Macron a souligné que l’Ukraine "ne peut pas reconquérir par la voie militaire" les territoires occupés par la Russie. Pour le chef de l’Etat, la solution réside dans une paix durable négociée par les Ukrainiens eux-mêmes, garantissant une stabilité et des sécurités à long terme. Il a rappelé que le conflit a fait des ravages – avec un bilan d’environ 1 million de morts et blessés – et dénoncé les crimes de guerre, notamment à Boutcha.
Face à la menace grandiose, Emmanuel Macron a lancé un appel aux Européens pour "augmenter l’effort de guerre", rapporte BFMTV. Il insiste sur la nécessité de revoir les choix budgétaires afin de renforcer la sécurité, notamment dans le domaine cyber et contre les interférences sur les réseaux sociaux. Il a également évoqué un financement du massif commun européen pour booster les capacités de défense du continent et réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.
Le président français a clairement affirmé que la France "ne compte pas envoyer de combattants en Ukraine". Toutefois, il n’exclut pas la possibilité d’intervenir avec des forces destinées à garantir la paix une fois celle-ci négociée et signée. Selon lui, toute présence militaire ultérieure en Ukraine devra s’inscrire dans un cadre planifié et sécurisé.
Emmanuel Macron a confirmé qu’il se rendrait bientôt à Washington, où il devrait rencontrer son homologue américain. Il compte rappeler à Donald Trump qu’il ne peut pas se montrer faible face à Vladimir Poutine, arguant que la crédibilité américaine et la sécurité européenne dépendent d’une posture ferme. Cette visite intervient dans un contexte de tensions, notamment après les déclarations du président des Etats-Unis qualifiant le dirigeant ukrainien de "dictateur sans élections".
Tout en défendant la légitimité de Volodymyr Zelensky, élu dans un système démocratique, Emmanuel Macron a souligné que la situation actuelle – marquée par la loi martiale et des millions d’Ukrainiens contraints de fuir – rend difficile l’organisation d’élections. Il insiste sur le fait qu’une paix durable doit précéder tout processus électoral afin de restaurer un cadre démocratique stable.
Lire toute l’actualité sur Linfo.re