Mercredi 27 janvier, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues en Pologne. Et pour cause, le gouvernement a annoncé que l’arrêt limitant l’avortement à certains motifs restreints entrait en vigueur le même jour.
Le gouvernement conservateur a annoncé, mercredi 27 janvier, l’entrée en vigueur de l’arrêt du Tribunal constitutionnel interdisant l’avortement, après sa publication au Journal officiel le même jour. Après cette déclaration, des milliers de personnes sont descendues dans les rues en Pologne. "Le Tribunal constitutionnel a présenté une justification écrite de l’arrêt sur la protection de la vie. Conformément aux exigences constitutionnelles, l’arrêt sera publié aujourd’hui dans le Journal officiel", a fait savoir sur Twitter le Centre d’information du gouvernement.
Au mois d’octobre, le Tribunal constitutionnel a proscrit l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus. Cela a abouti à l’interdiction de toute IVG sauf en cas de viol, d’inceste ou mise en danger de la vie de la mère.
À Varsovie, les manifestants ont brandi des drapeaux arc-en-ciel, allumé des fusées éclairantes ou encore exposé des pancartes avec les inscriptions "Non la terreur", "Libre Choix", etc. Malgré l’interdiction des rassemblements de masse en raison de la pandémie de coronavirus, des rassemblements similaires se sont déroulés dans d’autres villes polonaises.
"Nous exhortons tout le monde à sortir dans la rue. (...) Exprimez votre colère comme bon vous semble", a déclaré Marta Lempart, de la "Grève des femmes", le principal mouvement à l’origine des protestations, à la presse locale.
Selon les données officielles, il y a actuellement moins de 2 000 avortements légaux par an en Pologne. Par ailleurs, les organisations féministes estiment qu’environ 200 000 IVG sont réalisées illégalement tous les ans à l’étranger.
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