Depuis la Lituanie où il est actuellement en déplacement, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé qu’une partie de la coopération militaire entre la France et la Russie va être suspendue. Les deux pays continueront à collaborer dans « la mise en œuvre des engagements internationaux » mais les « échanges de visites et les exercices conjoints » seront momentanément interrompus, indiquent des sources auprès du ministère, citées par Le Monde.
Cette mesure évoluera-t-elle vers un véritable embargo ? Et Paris va-t-il honorer la commande de deux navires de guerre de type Mistral faite en 2011 par Moscou ? La presse nationale ne peut s’empêcher de s’interroger sur ce qu’il adviendra de la coopération entre les deux pays à l’heure où la tension reste encore très vive.
L’Allemagne a aussi pris les mêmes dispositions vis-à-vis de la Russie. Pour Berlin, la mesure suspensive sera étendue à l’exportation de matériels militaires vers Moscou. Pour preuve, le gouvernement allemand aurait demandé à une société locale dénommée Rheinmetall de ne plus fournir la Russie en simulateurs de combat, selon Reuters.
S’exprimant sur le sujet, une source auprès du ministère allemand de l’économie a évoqué « un cas particulier ». « Mais il est vrai que compte tenu de la situation actuelle en Russie, nous n’autorisons plus aucune exportation de matériel militaire vers ce pays pour le moment », du moins jusqu’à fin avril, a-t-on indiqué.
La Grande-Bretagne a ouvert la voie à cette
« vague de sanctions » le 18 mars dernier, rappelle Reuters. Londres a en effet décidé d’«
annuler les exercices navals conjoints des Etats-Unis, de la France et de la Russie », et a mis un terme aux «
escales de navires britanniques dans des ports russes, y compris à Saint-Pétersbourg ». Les contacts de militaires et fonctionnaires au niveau des ministères de la Défense ont également été suspendus.