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Le souverain pontife se dit préoccupé "parce qu’on entend des discours" similaires à ceux d’Adolf Hitler en 1934.
Le pape François pointe du doigt le souverainisme. Pour lui, il s’agit d’une attitude de "fermeture" menant à la guerre. Il a aussi estimé que le populisme avait un discours "très proche", lors d’une interview accordée à La Stampa dans des propos rapportés par la presse française. "Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. ’Nous d’abord. Nous...nous’ : ce sont des pensées qui font peur", a insisté le pape dans le quotidien turinois.
Le jeudi 08 août, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini a provoqué une crise politique en faisant éclater la coalition au pouvoir dans laquelle il était allié au Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème). Celui qui est proche du dirigeant hongrois Viktor Orban et de Marine Le Pen, revendique appartenir à un "front souverainiste" dont l’objectif est de "chasser les oligarques européens".
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"Un pays doit être souverain, mais pas fermé. La souveraineté doit être défendue, mais les rapports avec d’autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal : elle mène à la guerre", a continué le n°1 de l’Église catholique. Pour lui, le populisme mène au souverainisme, et "ce suffixe en -isme ne fait jamais du bien".
Le pape estime que l’Europe, représentant "l’unité", ne doit en aucun cas se dissoudre. "Elle s’est affaiblie avec les années, aussi en raison de quelques problèmes de gouvernance, de dissensions internes. Mais il faut la sauver. Après les élections, j’espère qu’un processus de relance va commencer", a-t-il affirmé.
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