Une équipe de chercheurs britanniques a annoncé avoir découvert le gène qui rend les moustiques résistants aux insecticides. Cette découverte devrait permettre d’améliorer la stratégie de lutte contre le paludisme.
Jusqu’ici, certains moustiques anophèles, vecteurs du paludisme, résistent et ne meurent pas lorsqu’ils sont pulvérisés avec du DDT ou autres insecticides. Un mystère que des chercheurs britanniques pensent avoir résolu, à en croire une étude publiée dans la revue Genome biology.
En effet, une équipe de chercheurs issue de l’école de médecine tropicale de Liverpool au Royaume-Uni prétend avoir identifié le gène responsable de la résistance des moustiques au DDT et aux insecticides.
Selon ces scientifiques, la résistance de ces populations de moustiques serait le fruit d’une "seule et unique mutation génétique" qui se joue au niveau du gène connu sous le nom de "GSTe2".
"Nous avons trouvé une population de moustiques qui était totalement résistante non seulement au DDT mais aussi aux pyréthrinoïdes", un type d’insecticides souvent utilisé dans les moustiquaires imprégnées, a annoncé dans un communiqué le Dr Charles Wondji, qui a dirigé la recherche pour le compte de l’Ecole de médecine tropicale de Liverpool, au Royaume-Uni. "Nous avons donc voulu élucider les mécanismes moléculaires à l’origine de cette résistance", a-t-il ajouté.
Cette découverte, qui constitue une avancée sur le front de la lutte contre le paludisme, devrait fournir aux chercheurs une nouvelle piste pour améliorer leurs stratégies afin de combattre cette maladie, qui est à l’origine des centaines de milliers de morts chaque année, principalement en Afrique.
Pour prévenir les risques d’épidémie, la principale mesure prise jusqu’à présent repose sur la démoustication ou l’éradication des moustiques à travers des campagnes de pulvérisation d’insecticides, des opérations qui se terminent souvent sur un constat d’échec à cause de l’apparition de nouvelles souches de moustiques résistantes.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs britanniques ont effectué des prélèvements dans une zone côtière du Bénin, où prolifèrent des moustiques anophèles résistants au DDT et aux pyréthrinoïdes. Ensuite, ils ont comparé le génome des moustiques béninois avec celui d’une souche similaire élevée en laboratoire et n’ayant pas présenté ces formes de résistances. C’est ce qui a permis de mettre en évidence le gène qui rend ces moustiques capables de résister à ces catégories d’insecticides.
Selon Europe 1, les conclusions de leur recherche ont été sans équivoque : "Ils ont découvert qu’un gène, baptisé "GSTe2", était particulièrement actif chez les moustiques béninois. Des analyses plus poussées ont révélé qu’une seule mutation ("L119F") suffisait à rendre résistante une version de ce gène GSTe2 qui ne l’était pas auparavant".