La branche Europe de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a prévenu que la surconsommation d’antibiotiques pourrait entraîner jusqu’à 10 millions de décès dans le monde d’ici à 2050.
L’OMS Europe a martelé cette semaine que la surconsommation des antibiotiques nuit dangereusement à leur efficacité. "La RAM, résistance aux antimicrobiens (dont les antibiotiques font partie), est un phénomène naturel", a indiqué l’organisation dans un communiqué.
Elle a toutefois déploré que le développement et la propagation des superbactéries soient accélérés par "l’utilisation abusive des antimicrobiens, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter efficacement".
Selon Robb Butler, responsable de la division "Maladies transmissibles", tous les pays de la région ont mis en place "des réglementations visant à protéger les précieux antibiotiques d’un usage abusif (...)". Il a assuré que l’application de ces réglementations permettrait de résoudre la plupart des problèmes d’utilisation abusive de ces médicaments.
L’OMS Europe a prévenu que la RAM pourrait entraîner jusqu’à 10 millions de décès d’ici à 2050 si aucune intervention n’est entreprise dans l’immédiat.
D’après les autorités sanitaires, la mauvaise prescription des antibiotiques est la principale source d’inquiétude.
Une étude portant sur ce sujet a été réalisée dans 14 pays de la région, situés en Europe orientale et en Asie centrale.
Les résultats ont détaillé les raisons justifiant la prise d’antibiotiques : rhume (24%), mal de gorge (21), toux (18%) symptômes grippaux (16%), selon Europe 1. "Cette situation est préoccupante, car ces symptômes sont souvent causés par des virus contre lesquels les antibiotiques ne sont pas efficaces", a noté le communiqué.
Dans cette étude, un tiers des quelque 8 200 personnes interrogées consomment des antibiotiques sans prescription médicale. Plus de 40% des remèdes ont été ainsi obtenus sans avis d’un professionnel de la santé dans certains pays. Ce pourcentage est cinq fois supérieur à celui mesuré dans l’Union européenne d’après une étude datant de 2022.
Un autre danger de l’antibiorésistance se situe dans les inégalités, puisque les personnes les moins éduquées et ayant les plus bas revenus sont celles qui ont les plus mauvaises pratiques, selon l’étude. "Cette dernière montre clairement la nécessité de l’éducation et de la sensibilisation", a martelé Robb Butler.
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