Des dizaines de milliers de manifestants venus de toute l’Europe sont descendus dans les rues de Bruxelles ce vendredi pour protester contre les politiques d’austérité imposées dans la zone euro.
Ce vendredi 4 avril, des manifestants issus de différents pays d’Europe, notamment de France, de Pologne et d’Allemagne, ont répondu massivement à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) pour dire non aux politiques d’austérité appliquées dans la zone euro.
Ils étaient des dizaines de milliers de contestataires à battre le pavé au cœur de Bruxelles, rapporte Le Point. Le cortège syndical formé également de salariés grecs s’est élancé dans les rues bruxelloises lorsque des incidents ont éclaté.
En effet, les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour chasser les manifestants loin des bâtiments de la Commission européenne, ce qui a mis fin à la manifestation.
Partis du centre de Bruxelles, les militants ont défilé jusqu’au quartier européen pour réclamer "une Europe plus sociale", précise Le Point. Ils ont brandi des banderoles et pancartes dénonçant des "mesures d’austérité = pauvreté durable", "People, not profit".
"Notre message est simple, mais c’est un message que les responsables européens ne veulent pas entendre. Notre message est que leurs politiques en réponse à la crise financière ne suffisent pas et ont en réalité aggravé la crise sociale et économique. Notre message est que l’austérité ne fonctionne pas", a affirmé la secrétaire générale de la CES, Bernadette Segol.
Cette manifestation monstre a eu pour but "d’offrir une nouvelle voie à l’Europe, sans austérité, mais avec des investissements forts pour une croissance durable et des emplois de qualité", a pour sa part expliqué Emanuela Bonacina, porte-parole de la CES. Cette dernière a appelé les citoyens à voter lors des prochaines élections européennes du 25 mai "pour des candidats qui changeront la façon dont l’UE est dirigée".
A l’heure actuelle, l’Europe compte plus de 26 millions de sans-emploi, soit 10 millions de chômeurs supplémentaires par rapport à 2008. Pis encore, dans 18 des 28 pays de l’UE, les salaires réels ont diminué, selon les syndicats européens. "La situation des jeunes est pire encore : 7,5 millions de jeunes Européens ne travaillent pas, ne suivent pas d’études ou de formation. Nombreux sont ceux parmi les plus éduqués et les plus entreprenants qui tout simplement désertent leur pays d’origine pour chercher du travail ailleurs", a déploré Bernadette Segol, qui s’est alarmée d’un risque d’une "génération perdue".