Une touriste américaine enceinte s’est vu refuser d’avorter à Malte alors que son bébé était condamné. Le gouvernement a annoncé un examen de l’application de l’interdiction de l’avortement.
La semaine dernière, Andrea Prudente, une touriste américaine enceinte en vacances à Malte, a fait une fausse-couche partielle.
Comme le rapporte Le Parisien, le fœtus n’avait aucune chance de survie. Pourtant, les médecins ont refusé d’intervenir malgré le risque d’une infection mortelle pour la mère à cause de la loi draconienne dans ce pays majoritairement catholique. Le journal note que Malte est le seul de l’Union européenne qui interdit complètement l’avortement.
Le couple a été transféré par avion en Espagne et la femme a été prise en charge par des professionnels de la santé.
Ce fait a provoqué la polémique et a attiré l’attention internationale sur la législation du pays. Le gouvernement maltais se remet en question et a annoncé jeudi un examen de l’application de l’interdiction de l’avortement dans le pays.
"J’ai demandé à nos équipes de regarder si certaines parties de notre législation empêchent nos médecins de prodiguer des soins là où ils sont nécessaires", a lancé le ministre maltais de la Santé, Chris Fearne, également un ancien chirurgien. Selon ses dires, la loi maltaise ne devrait en aucun cas empêcher les médecins et professionnels de sauver des vies.
A Malte, les médecins pratiquant des avortements peuvent écoper de 4 ans de prison et d’une interdiction à vie d’exercer la médecine. Le ministre a indiqué avoir la garantie de l’avocat de l’Etat (le plus haut responsable juridique à Malte). Ce dernier indique qu’aucune mesure n’est prise contre des professionnels de santé qui administrent un traitement et font tout leur possible pour sauver des vies. "Ce n’est pas un cas isolé (…) Cela s’est déjà produit et se reproduira", a-t-il noté. Cependant, il n’a pas évoqué une éventuelle modification de la loi du pays où le sujet est rarement abordé par la classe politique.
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