La ministre de la Mer, Annick Girardin s’est exprimée sur les licences de pêche post-Brexit octroyées par l’île anglo-normande de Jersey.
Récemment, Londres et Jersey ont accordé au total quelque 200 licences définitives de pêche post-Brexit dans les zones de pêche encore disputées alors que Paris en réclame encore plus de 230.
Face à cette situation, la ministre de la Mer, Annick Girardin a annoncé que la France souhaite une solution d’ici deux semaines.
Elle a expliqué que l’échéance reste obligatoirement le 1er novembre, puisque fin octobre, c’est la dernière limite pour que Jersey donne ses réponses aux demandes de licences des pêcheurs français.
"On est à deux semaines de cette décision [de Jersey]. Rien n’est aujourd’hui écarté, ni par la France, ni par la Commission européenne, qui négocie au nom de Paris avec Londres", a souligné la ministre depuis Bruxelles. En effet, elle y a eu un entretien avec le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic, et le commissaire chargé de la pêche, Virginijus Sinkevicius, rapporte France Info.
Mercredi, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué que si Jersey n’accordait pas plus de licences aux pêcheurs français, Paris prendrait des mesures de "réplique" voire de "rétorsion".
Effectivement, la France menace notamment de réduire ses livraisons d’électricité à l’île. Annick Girardin a prévenu que si la Commission n’agissait pas, si le Royaume-Uni et Jersey n’étaient pas au rendez-vous de la confiance, "il faudrait pouvoir agir de notre propre chef".
L’accord post-Brexit, conclu fin 2020 entre Londres et Bruxelles, stipule que les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition d’obtenir une licence, accordée s’ils peuvent prouver qu’ils y pêchaient auparavant.
Cependant, les autorités françaises et britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.
Vendredi, le gouvernement local de Jersey, appelant au calme, a souligné avoir accordé deux supplémentaires à des pêcheurs français. Il a également estimé que les menaces de Paris sont "disproportionnées".
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