Si l’Europe et l’ONU ont fortement condamné le recours à certains types d’armes à létalité réduite de la part des forces de l’ordre, ils n’ont pas appelé à interdire l’utilisation des LBD.
Les élus européens ont fortement condamné par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions, l’utilisation "disproportionné" de la force de la part des autorités publiques durant les manifestations ou protestations pacifiques. Cependant, ils ont évité d’appeler à l’interdiction des LBD.
Le texte n’a ciblé aucun État membre en particulier, selon Le Figaro. Toutefois, le débat a été dominé lundi soir par les événements en France avec les mobilisations des "Gilets Jaunes". En outre, d’autres pays comme l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, ou encore la Hongrie sont aussi visés par cette condamnation.
Dès la publication du communiqué jeudi, l’organisation des Nations unies s’est également prononcée sur ce sujet. Les experts des droits de l’homme des Nations Unies se sont inquiétés de la hausse d’interpellations, de gardes à vue, de blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes non létales, ou encore de confiscations de matériel de manifestants. Pour garantir l’exercice des libertés, les autorités doivent repenser leurs politiques sur le maintien de l’ordre, notent les spécialistes.
En ce qui concerne la loi anticasseurs, le groupe d’expert de l’ONU a alerté sur le risque de restriction à la liberté de manifester. En effet, cette loi permet aux préfets de prononcer des interdictions de manifester.
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L’utilisation du LBD par les policiers lors des manifestations des "Gilets Jaunes" ne cesse de faire grand bruit en France. Le Conseil d’État a rejeté les demandes de suspension de leur usage début janvier, initiées par la CGT et la Ligue des droits de l’homme.
Pour leur part, les juges ont estimé qu’il était nécessaire de permettre aux forces de sécurité de recourir à ces armes en cas de violence. Pour répondre aux inquiétudes, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré le 22 janvier que les forces de l’ordre seraient équipées de caméras-piétons.
"Il n’y a qu’en France, en Pologne et en Grèce qu’il y a un usage sans limites de ces instruments qui (...), selon les équipes médicales, causent des blessures de guerre", a dénoncé l’eurodéputé écologiste français Yannick Jadot.
"Un pouvoir aux abois (qui) donne des ordres délirants, irresponsables, insensés contre sa propre population", a de son côté indiqué Florian Philippot.
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