Des ONG tirent la sonnette d’alarme après les résultats d’une étude mettant en avant la présence d’un taux élevé de mercure dans le thon en boîte consommé en France et en Europe.
Les ONG Bloom et Foodwatch alertent sur un nouveau scandale alimentaire. Selon un rapport publié ce 29 octobre, le thon en conserve serait contaminé par des niveaux de mercure alarmants, mettant en péril la santé publique. En effet, 100 % des boîtes de thon testées dans plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie, contiennent du mercure. Les résultats sont accablants : plus de la moitié des échantillons dépassent les seuils admissibles fixés pour d’autres espèces de poissons. "Les teneurs maximales en mercure du thon aujourd’hui en vigueur en Europe ont été établies en fonction du taux de contamination des thons constaté et non en fonction du danger que représente le mercure pour la santé humaine, afin d’assurer la vente de 95% des thons", relève l’enquête.
Le rapport indique que la teneur maximale autorisée pour le thon (1 mg/kg) est trois fois plus élevée que celle d’autres poissons moins contaminés, dont la limite est fixée à 0,3 mg/kg. "Le mercure reste tout aussi dangereux, quel que soit le poisson par lequel il est ingéré", rappelle le rapport. Les ONG soulignent également un point crucial : les limites réglementaires concernent le poids frais du poisson avant sa mise en conserve. Or, cela masque les dangers réels pour le consommateur, puisque les taux dans les produits finis peuvent être beaucoup plus élevés.
Le mercure, produit par les dépôts atmosphériques issus de centrales à charbon, se transforme en méthylmercure lorsqu’il se mélange aux bactéries océaniques. Ce dérivé est particulièrement toxique pour le système nerveux. Selon l’OMS, il fait partie des dix substances les plus préoccupantes pour la santé humaine. L’exposition à cette substance peut provoquer des troubles neurologiques et comportementaux graves, soulignent les ONG. Face à ce qu’elles appellent un scandale de santé publique, Bloom et Foodwatch demandent des solutions immédiates. Les ONG réclament notamment l’abaissement de la limite de mercure dans le thon à 0,3 mg/kg, comme pour les autres poissons. Le renforcement de la réglementation européenne est également de rigueur. "Il est inacceptable que la sécurité des consommateurs soit sacrifiée au nom de la rentabilité. Nous exigeons des mesures immédiates", martèle Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch.
Sources : BFMTV, Le Figaro