Un sondage a révélé l’opposition massive des Groenlandais à une intégration au pays de Donald Trump. Le président américain avait confié son projet de racheter l’île.
Selon une enquête menée par le quotidien groenlandais Sermitsiaq, 85 % des habitants rejettent fermement cette idée. Seuls 6 % se disent favorables à une telle perspective, tandis que 9 % ne semblent pas avoir de préférence. Bien que la moitié de la population perçoive cette proposition comme une opportunité, l’autre moitié y voit une menace pour l’autonomie du territoire.
Depuis son accession au pouvoir au mois de novembre 2024, Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son intérêt pour le Groenland, territoire autonome du Danemark. Début janvier, il a même laissé entendre qu’une intervention militaire n’était pas exclue, arguant d’un enjeu de sécurité internationale pour justifier ses ambitions. Actuellement, le Groenland détient un statut spécial qui lui permet d’accéder aux fonds européens tout en garantissant la liberté de circulation de ses citoyens au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, le territoire est protégé par la clause de défense mutuelle de l’UE, garantissant une assistance en cas d’agression.
Face à ces déclarations, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a déclaré le 28 janvier ne pas percevoir aucune menace militaire imminente. Après une rencontre avec Emmanuel Macron à Paris, elle a souligné l’importance du respect de la souveraineté territoriale, rappelant les principes fondamentaux de la communauté internationale. Parallèlement, le gouvernement danois a décrété un plan de renforcement de la sécurité en Arctique et dans l’Atlantique Nord, avec un budget de 14,6 milliards de couronnes (environ 2 milliards d’euros).
Dans ce cadre, Copenhague prévoit l’envoi de trois nouveaux navires, l’ajout de drones de surveillance et l’amélioration de ses capacités satellitaires. Ce programme a été élaboré en concertation avec le Groenland et les îles Féroé, deux territoires autonomes sous souveraineté danoise. L’objectif est de sécuriser la région face aux tensions croissantes entre les grandes puissances, notamment la Russie et les États-Unis.