"Les jeunes adultes sont frappés de tous côtés par une combinaison toxique de politique gouvernementale, d’une crise de l’accessibilité au logement, de la stagnation des salaires et d’un coût de la vie élevé", sans oublier l’impact des réseaux sociaux.
Selon le rapport mondial sur le bonheur publié récemment, les jeunes de 15 à 24 ans sont de moins en moins heureux en Europe et aux Etats-Unis. La France se classe 48e et les États-Unis 62e pour cette tranche d’âge. Le document révèle une tendance alarmante concernant le bonheur des jeunes, en particulier en Amérique du Nord et en Europe occidentale, où il a fortement chuté depuis 2006-2010. "Depuis 2006-2010, le bonheur des jeunes a fortement chuté en Amérique du Nord, à un point tel que les jeunes sont moins heureux que les vieux. Le bonheur des jeunes a également diminué, mais moins fortement, en Europe occidentale", est-il indiqué dans le rapport.
Aux États-Unis, malgré leur statut de pays le plus riche, les jeunes se classent au 62e rang en termes de bonheur, alors qu’ils atteignent la 10e place chez les personnes de 60 ans et plus. Cette tendance est également observée en Europe, où les personnes âgées sont nettement plus heureuses que les jeunes dans plusieurs pays. "Penser que dans certaines régions du monde les enfants connaissent déjà l’équivalent d’une crise de la quarantaine exige une action politique immédiate", a déclaré Jan-Emmanuel De Neve, rédacteur en chef du rapport sur le bonheur dans The Guardian, propos repris par Franceinfo.
L’impact des réseaux sociaux est pointé du doigt comme l’une des causes de ce déclin, avec les jeunes passant en moyenne près de 5 heures par jour sur ces plateformes. Le docteur Vivek Murthy, superviseur du service de santé publique des États-Unis, souligne l’effet nocif de cette surutilisation des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, les comparant à des voitures sans dispositifs de sécurité. L’abondance d’informations négatives véhiculées sur ces plateformes contribue également à cette détérioration du bien-être des jeunes. De plus, "les jeunes adultes sont frappés de tous côtés par une combinaison toxique de politique gouvernementale, d’une crise de l’accessibilité au logement, de la stagnation des salaires et d’un coût de la vie élevé", selon le rapport. "Il n’est pas étonnant que leur génération connaisse des niveaux sans précédent de problèmes de santé mentale alors que leur avenir s’annonce si sombre", poursuit le document.
> A lire aussi : les clés du bonheur : découvrez les 5 habitudes validées par la science