La romancière originaire de la Corée du Sud a succédé au dramaturge norvégien Jon Fosse. L’Académie suédoise a décerné le prestigieux prix Nobel de littérature à Han Kang, ce jeudi 10 octobre.
La littérature coréenne s’est distinguée sur la scène internationale. Cette récompense vient saluer une œuvre singulière, empreinte de poésie et d’une profonde réflexion sur la condition humaine.
Han Kang a séduit le jury du prix Nobel grâce à "sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine".
L’autrice, qui s’inspire aussi bien de la littérature que des arts visuels et de la musique, explore avec sensibilité les liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts. "L’œuvre de Han Kang se caractérise par cette double exposition de la douleur, une correspondance entre le tourment mental et le tourment physique, en lien étroit avec la pensée orientale ", a souligné l’Académie suédoise.
L’écrivaine a vu le jour 27 novembre 1970 à Gwangju en Corée du Sud. Han Kang a fait ses premiers pas dans le monde littéraire en publiant des poèmes dans la revue "Littérature et société". Elle s’est ensuite tournée vers la prose dès 1995, produisant une œuvre qui mêle romans et nouvelles.
Le président du comité Nobel Anders Olsson a reconnu devant les journalistes la puissance des livres de la romancière. Selon ses déclarations, elle détient "une conscience unique des liens entre le corps et l’âme, les vivants et les morts, et, par son style poétique et expérimental, elle est considérée comme novatrice dans le domaine de la prose contemporaine".
Son roman le plus connu, "La Végétarienne", a d’ailleurs connu un succès international en explorant les conséquences d’un choix radical : celui d’une jeune femme qui refuse de manger de la viande.
Cette reconnaissance est une première pour la Corée du Sud dans le domaine de la littérature. Han Kang rejoint ainsi le cercle très fermé des lauréats du prix Nobel, parmi lesquels figure déjà Kim Dae-jung, ancien président de la Corée du Sud, récompensé en 2000 pour son engagement en faveur de la paix.