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Les récentes déclarations du président français sur le nucléaire et l’envoi des troupes en Ukraine ne passent pas à Moscou. Les autorités russes les considèrent comme des "menaces" et de la provocation.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, ainsi que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, ont formulé leur indignation face aux propos du dirigeant français.
Lors de son allocution du 5 mars, Emmanuel Macron a évoqué l’idée d’un "parapluie nucléaire" français pour protéger l’Europe. Cette proposition a immédiatement provoqué la colère du gouvernement russe. Sergueï Lavrov a jugé ces déclarations "hostiles" et "déconnectées de la réalité". Il a affirmé que ces propos constituaient une menace directe pour la Russie. Le ministre russe a brandi une réplique nucléaire en retour : "Bien sûr, c’est une menace contre la Russie. S’il nous voit comme une menace" et "dit qu’il est nécessaire d’utiliser l’arme nucléaire, de se préparer à utiliser l’arme nucléaire contre la Russie, bien sûr, c’est une menace ".
Le chef de la diplomatie russe a également rejeté les accusations selon lesquelles Moscou envisagerait d’attaquer l’Europe. Il a qualifié ces allégations d’"absurdes" et "délirantes", insistant sur le fait que la Russie n’avait aucun intérêt à un conflit avec l’Europe.
Un autre point de tension concerne la possibilité d’envoyer des soldats européens en Ukraine. Emmanuel Macron a mentionné cette option comme une mesure de soutien à Kiev. Les avis des pays européens sont contrastés sur cette éventualité. La France et le Royaume-Uni y sont favorables, l’Allemagne, l’Espagne et la Norvège jugent cette intervention "prématurée". La Pologne rejette fermement cette initiative.
Pour Moscou, cette discussion est perçue comme une provocation. Le membre du gouvernement russe a déclaré qu’il n’existait "aucun compromis possible" sur cette question. Il a ensuite accusé l’Occident d’entretenir une politique "ouvertement hostile" à l’égard de la Russie.
La réaction des autorités russes ne s’est pas arrêtée aux critiques diplomatiques. Lavrov a indiqué des similitudes entre Emmanuel Macron et Napoléon ainsi qu’Hitler. Il a insinué que le locataire de l’Élysée aurait des ambitions similaires à celles de ces figures historiques. De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a traité le chef d’État français de "conteur", estimant qu’il faisait des "déclarations contradictoires" et "déconnectées de la réalité".