La France a découvert un réseau de propagande russe organisé et coordonné, visant plusieurs pays européens et les États-Unis, dans le but de justifier la guerre contre l’Ukraine. Il a été baptisé ’Portal Kombat’.
Un réseau de centaines de sites web, apparemment similaires, régulièrement mis à jour et indexés par Google, a été récemment découvert par la France. Dans un rapport publié le 12 février par le Viginum, organisme chargé de contrer les ingérences numériques étrangères, il est révélé comment la Russie a organisé un réseau de propagande structuré et coordonné visant les pays européens et les États-Unis. L’objectif de cette opération, nommée ’Portal Kombat’, était de piéger les internautes avec des contenus justifiant la guerre contre l’Ukraine et de diffuser des informations pouvant déstabiliser les pays occidentaux.
Au total, au moins 193 sites web similaires ont été identifiés, tous appartenant à la même infrastructure numérique et partageant trois chartes graphiques communes. Initialement axé sur des informations russes et ukrainiennes, ce réseau s’est adapté à l’avancée de l’invasion de l’armée de Poutine. À partir d’avril 2022, il a ciblé les territoires occupés avec un discours pro-russe, puis s’est tourné vers les alliés occidentaux de l’Ukraine en 2023, incluant la France avec le site Pravda.fr, rapporte notamment TF1Info.
Enregistré le 24 juin 2023, ce portail contribue directement à polariser le débat public en présentant régulièrement des récits inexacts ou trompeurs, souvent favorables à la Russie au détriment de l’Ukraine, qualifiée de corrompue ou incompétente. Ces sites, en plus de diffuser des théories conspirationnistes, reprennent également des informations véridiques susceptibles de susciter des controverses.
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Ces sites se présentent comme des portails d’information, mais ne produisent aucun contenu original. Ils relayent massivement des publications pro-russes pour servir le narratif du Kremlin, parfois avec des erreurs de syntaxe révélant une traduction automatique d’articles russes. Identifiés par le Viginum, ils proviennent principalement de comptes russes ou pro-russes, d’agences de presse russes et de sites officiels locaux.
Par exemple, un site a titré sur un appel de ’la France’ contre Zelensky, basé sur une seule publication de Florian Philippot, ancien eurodéputé devenu complotiste pro-russe. Bien référencés sur les moteurs de recherche, ces sites peuvent dominer les résultats de Google sur des sujets controversés, démontrant une ingérence numérique étrangère.
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