Plusieurs produits agricoles sont concernés par cette interdiction annoncée par l’Union européenne (UE) comme le cacao, le café ou encore le soja.
Dans la nuit du lundi 5 à mardi 6 décembre, le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne ont trouvé un accord pour interdire l’importation de cacao, café ou encore soja ayant contribué à la déforestation. Cette mesure concerne les terres déboisées après décembre 2020 en tenant compte des dommages infligés non seulement aux forêts primaires, mais à l’ensemble des forêts.
Dans un communiqué, cette institution a précisé que l’huile de palme, le bois, la viande bovine et le caoutchouc sont aussi concernés ainsi que plusieurs matières associées, dont le cuir, chocolat, ameublement, papier imprimé, charbon de bois, etc. rapporte Libération.
Après l’annonce de ce dispositif, les entreprises importatrices seront responsables de leur chaîne d’approvisionnement. Elles devront prouver leur traçabilité par l’intermédiaire des données de géolocalisation des cultures, qui pourront être associées à des photos satellitaires.
Pascal Canfin, président de la commission Environnement au Parlement européen, a salué cet accord. "Il s’agit d’une première dans le monde ! C’est le café du petit déjeuner, le chocolat que nous mangeons, le charbon dans nos barbecues, le papier de nos livres. C’est radical", s’est-il félicité.
Selon l’association WWF, l’UE est le deuxième destructeur de forêts tropicales, car elle est à l’origine de la déforestation mondiale par le biais de ses importations. Pour Greenpeace, cet accord marque une "avancée majeure pour les forêts". "[…] Cette loi empêchera certaines entreprises de tirer profit de la déforestation", a expliqué Eric Moranval, chargé de campagne Forêts au sein de l’ONG.
Toutefois, il a indiqué que ce règlement n’offrira qu’une protection médiocre aux peuples indigènes qui paient de leur sang pour défendre la nature. Par ailleurs, il comporte des failles bénéfiques à certaines industries forestières. Selon ses dires, l’UE devra élargir son champ d’action pour impliquer également le secteur financier et protéger la nature dans son ensemble.
Si l’association salue un règlement "encourageant", elle alerte sur le fait que les autres terres boisées comme celles du Cerrado au Brésil ne sont pas couvertes par le texte.
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