En Irlande, ce pays à forte tradition catholique, l’avortement est prohibé même en cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. Le référendum qui se tient ce vendredi pourrait changer la donne.
Près de 3,5 millions d’Irlandais sont appelés aux urnes ce vendredi 25 dans le cadre d’un référendum historique. Le scrutin, la première dans le pays, doit statuer sur la libéralisation de l’avortement. Les électeurs sont amenés à se prononcer sur l’abrogation du 8e amendement de la Constitution qui interdit l’interuption volontaire de la grossesse depuis 1983. La victoire du "oui" donnerait au Parlement le pouvoir de légiférer et d’élargir l’accès à l’avortement. Les intentions allaient déjà dans le sens de la suppression de l’interdiction constitutionnelle de l’IVG.
La loi sur l’avortement en Irlande reste l’une des plus restrictives d’Europe. Ce pays à forte tradition catholique interdit une interruption de la grossesse qu’il s’agisse de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. Mais les mœurs évoluent progressivement. Depuis 2012, le pays a en effet modifié sa loi pour autoriser l’avortement en cas de danger pour la femme. "Depuis l’introduction du 8e amendement dans la constitution, 170 000 femmes sont allées à l’étranger pour avorter", a annoncé le chef du gouvernement irlandais sur le récit de Sud Ouest. Ce dernier encourage d’ailleurs à voter en faveur du "oui".
Faute de pouvoir pratiquer l’avortement, certaines femmes irlandaises commandent sur internet des pilules abortives pour le faire à la maison. Une réalité jugée "dangereuse, sans contrôle et illégale", estime le Premier ministre Leo Varadkar sur BFMTV. Par ailleurs, les camps du "pro-choix" et celui du "pro-vie" multiplient leurs manifestations en vue de défendre leurs idées. Les partisans du "non" ont brandi des images de fœtus du camp du "non" tandis que le camp adverse a sorti des autocollants lisant "arrêtez de contrôler mon corps". La bataille s’est poursuivie sur les réseaux sociaux avec les hashtags #Prolife, #Repealthe8th ("abrogez le 8e") et #Hometovote.
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