Grâce au format "bar chart race", HuffPost a pu montrer l’évolution des prénoms de garçon et fille les plus donnés depuis 100 ans.
En s’inspirant du format appelé "bar chart race", HuffPost a proposé des "courses de graphiques commentées" qui témoignent l’évolution des 10 prénoms de garçons et filles les plus donnés en 100 ans, de 1900 à 2017. Selon Baptiste Coulmont, sociologue des prénoms, il est difficile de construire une explication pour un nom. Pourtant, des grandeurs et des décadences de prénoms pourraient permettre de mieux comprendre l’évolution de la société française.
D’après ce spécialiste, les prénoms sont plus diversifiés aujourd’hui. "Dans les années 50, avec une liste de 120 prénoms, vous aviez 80% de chances de pouvoir nommer quelqu’un dans la rue", a-t-il affirmé. Pourtant, en 2019, une liste de 2 000 prénoms serait nécessaire pour avoir cette proportion. Et il a expliqué que le prénom a remplacé le nom de famille au travail ou dans le monde du service. Il doit ainsi permettre d’identifier les gens dans une grande variété de circonstances de la vie courante, a précisé Baptiste Coulmont.
Selon le constat, il est actuellement habituel d’appeler les gens par leurs prénoms, a renchéri le sociologue. Que ce soit chez le coiffeur, dans un café, au marché, le prénom est plus utilisé, a-t-il continué. Quand on prend rendez-vous par exemple, on a tendance à noter le prénom, "Emma avec deux ‘M’ et Gabriel avec un seul ‘L’ ?".
Et "les parents en ont bien conscience", c’est pour cette raison qu’ils cherchent des prénoms de plus en plus spécifiques pour leurs enfants.
Un autre changement aussi est l’adoption des prénoms de plus en plus courts, selon le spécialiste. "Cela fait 70 ans qu’en moyenne, d’année en année, on perd des lettres", a-t-il expliqué en signifiant que c’est depuis seulement une décennie que les prénoms se sont tellement écourtés, et "cela ne se réduit plus".
>>> A lire aussi : Le palmarès des prénoms les plus donnés en 2018
Par ailleurs, selon ses dires, les tendances culturelles aussi pourraient avoir des effets sur les choix des prénoms. Par exemple, suite à une chanson ou à un film célèbres, un prénom devient très courant. Pourtant, "les créateurs de chansons ont tendance à prendre un prénom qui commence à être à la mode", a précisé Baptiste Coulmont. En effet, dans les années 90, les parents qui travaillaient dans les arts et spectacles avaient choisi des prénoms rares.
En se référant sur le cycle de la vie des prénoms, le spécialiste a indiqué qu’un prénom qui connaît un boum de popularité chutera très vite. Et vice-versa, si au départ, un prénom se trouve au 5e ou 6e rang, il va petit à petit être vu comme classique. Interrogé sur l’"avenir" des prénoms, Baptiste Coulmont a "prédit" que "la longueur des prénoms va augmenter à nouveau".
>>> A lire aussi : Les prénoms en vogue en 2019