Pour protester contre les conditions de pêche imposées après le Brexit, une cinquantaine de bateaux de pêche français se sont rendus autour de l’île anglo-normande de Jersey.
Deux navires de guerre, le HMS Severn et le HMS Tamar, ont été déployés par le gouvernement britannique autour de l’île anglo-normande de Jersey. Et pour cause, une cinquantaine de bateaux de pêche français se sont rendus, ce jeudi, au large de l’île pour protester contre les conditions de pêche imposées après le Brexit.
Un porte-parole du ministère de la Défense britannique a souligné qu’il s’agissait d’une mesure strictement préventive, en accord avec le gouvernement de Jersey. Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait appelé, mercredi, à une désescalade des tensions. "Tout blocus potentiel des ports de Jersey par des pêcheurs français serait totalement injustifié", a-t-il indiqué.
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Vendredi dernier, le Royaume-Uni a publié une liste de 41 navires français sur 344 demandes autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey. Selon Paris, cette liste s’accompagne de nouvelles exigences sans aucune concertation ni notification dans le cadre de l’accord.
"La France était prête à recourir à des mesures de rétorsion si les autorités britanniques continuaient à restreindre l’accès des pêcheurs français à ces eaux", a affirmé la ministre française de la Mer, Annick Girardin.
Dans l’émission Good morning Britain de la chaîne de télévision ITV, le président de l’Association des pêcheurs de Jersey a reproché à leurs collègues français de vouloir pêcher sans contrainte dans leurs eaux. "Il serait extrêmement injuste que le gouvernement capitule devant cela et que de telles tactiques pourraient être utilisées de nouveau à l’avenir", a déclaré Don Thompson.
Le gouvernement britannique devait comprendre que les pêcheurs français ont besoin de continuer à travailler, a pour sa part indiqué l’eurodéputée française Stéphanie Yon-Courtin. "En dernier ressort, si nous n’avons pas d’autres moyens pour être compris, alors nous aurons à envisager à une coupure d’électricité", a-t-elle menacé.
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