A Berne, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et son homologue suisse, Ignazio Cassis, se sont rencontrés pour parler de l’accord-cadre de la Suisse avec l’Union européenne.
Après avoir rencontré Ignazio Cassis, Jean-Yves Le Drian a exprimé lundi l’espoir que la Suisse pourra valider l’accord-cadre avec l’Union européenne, rapporte Le Figaro. Le chef de la diplomatie française a indiqué que son homologue lui a fait part des observations de la Suisse, de sa volonté de trouver une voie d’accord sur quelques points sensibles. Pourtant, selon ses dires, la négociation est initiée par la Commission et c’est à la Commission de la poursuivre, même si "je suis très heureux d’être informé des points les plus importants pour la partie suisse".
Lors d’un bref point de presse commun, les deux hommes n’ont donné aucun détail concret sur la teneur de leur discussion sur ce sujet sensible en Suisse. Effectivement, les sondages ont montré que la population est réticente à aller plus avant dans la collaboration avec l’UE, et du côté des partis politiques, les soutiens s’affaiblissent aussi. Jean-Yves Le Drian a souligné que sur l’opinion suisse, la Nation suisse est indépendante, autonome, elle exprime ses sentiments, elle a les moyens d’un grand pays démocratique. "Et j’espère qu’elle pourra valider l’accord-cadre, mais c’est de la responsabilité du peuple suisse", a-t-il renchéri.
Dans un tweet posté le 11 novembre dernier, le gouvernement fédéral a indiqué avoir déterminé sa position sur le projet d’accord d’harmonisation juridique en discussion avec l’UE. Mais, "la position ne sera pas rendue publique pour ne pas entraver la marge de manœuvre de la Suisse dans les discussions", a-t-il confié.
Le journal rappelle que les négociations sur cet accord-cadre ont abouti en 2018, mais le Conseil fédéral ne l’a toutefois pas signé. Effectivement, il a demandé des clarifications à l’UE sur trois points : la protection des salaires suisses, les dispositions relatives à la régulation des aides d’Etat et la directive sur la libre circulation des citoyens qui pourrait, in fine élargir, l’accès des Européens aux prestations sociales suisses. Par ailleurs, l’accord-cadre institutionnel que souhaite Bruxelles est une sorte de super accord chapeautant certains textes bilatéraux déjà existants et visant à garantir une meilleure harmonisation des droits suisse et européen.
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