Une jeune étudiante italienne a été tuée par son compagnon. Le procès de Filippo Turetta, accusé de ce féminicide survenu en novembre 2023, est au cœur de l’actualité.
Giulia Cecchettin, qui étudiait le génie biomédical à Padoue en Italie, a été poignardée à 75 reprises par Filippo Turetta, son partenaire. Ce drame s’est produit le 11 novembre 2023.
Son corps a été repéré une semaine plus tard dans un ravin près du lac Barcis, au nord de Venise. L’accusé, âgé de 22 ans, a été interpellé en Allemagne, près de Leipzig, le lendemain de cette découverte. Cette violence extrême, décrite par le procureur Andrea Petroni comme « particulièrement brutale », a frappé les esprits.
Le parquet de Venise a exigé la réclusion à perpétuité contre Filippo Turetta. Son avocat, Giovanni Caruso, conteste cette demande, arguant l’absence de préméditation et dénonçant un « procès médiatique ». Selon la défense, Turetta aurait admis les faits mais sans intention planifiée. Cependant, le ministère public insiste sur la gravité des circonstances et sur la nécessité d’une peine exemplaire.
Cette affaire a relancé les discussions autour des féminicides et des violences faites aux femmes en Italie. Sur 276 meurtres enregistrés en 2023, 100 victimes étaient des femmes, dont 88 assassinées par un proche ou un partenaire. Ces chiffres, semblables à ceux des années précédentes, soulignent l’urgence d’agir. La sœur de Giulia, Elena Cecchettin, a appelé à un changement profond des mentalités, illustré par le slogan « Le patriarcat tue », désormais visible lors des manifestations.
La famille Cecchettin a mis en place une association pour sensibiliser le public, soutenir les victimes de violences et promouvoir l’égalité. En parallèle, des marches réunissant des milliers de personnes ont eu lieu à Rome et à Palerme pour dénoncer les féminicides. Les propos du ministre de l’Éducation, Giuseppe Valditara, affirmant que « le patriarcat n’existe plus », ont provoqué un tollé. Elena Cecchettin a rappelé que sa sœur avait été assassinée par un « jeune Italien blanc », réfutant les arguments du gouvernement selon lesquels les violences faites aux femmes sont causées par l’immigration.