Yassine Mahjoub/SIPA
Plusieurs syndicats français d’auteurs et d’éditeurs accusent le groupe d’exploiter illégalement des œuvres protégées pour entraîner son intelligence artificielle générative, "Llama."
Le Syndicat national de l’édition (SNE), le Syndicat national des auteurs et compositeurs (SNAC) et la Société des gens de lettres (SGDL) ont engagé des poursuites contre Meta. Ils dénoncent un pillage massif des œuvres. Pendant un an, ces organisations ont collecté des éléments pour démontrer l’utilisation non autorisée de livres français par Meta. Renaud Lefevre, directeur général du SNE, affirme qu’il s’agit d’une première mondiale où auteurs et éditeurs unissent leurs forces contre une entreprise technologique.
L’action intentée en France fait écho à d’autres procédures engagées aux États-Unis. Des auteurs américains ont accusé Meta d’avoir utilisé leurs livres sans consentement pour développer "Llama." Un juge fédéral a récemment validé ces accusations. Ainsi, le procès peut se poursuivre. Meta a reconnu avoir exploité la base pirate ’Book’, qui contenait 200 000 ouvrages, dont ceux de plusieurs écrivains français.
Les législateurs européens ont adopté l’European AI Act, en juin 2024. Cette réglementation oblige les plateformes à divulguer l’origine des contenus utilisés. Elle impose également le respect du droit d’opt-out, qui permet aux ayants droit de refuser l’exploitation de leurs œuvres. Toutefois, aucun mécanisme de compensation financière n’a encore été mis en place en Europe. Aux États-Unis, certaines maisons d’édition ont commencé à proposer des accords de cession de droits, avec des rémunérations limitées.
Source : Lefigaro.fr