Le Giec a publié, ce lundi 28 février, de nombreuses connaissances sur les impacts passés et à venir de la crise climatique. Voici les enseignements à retenir !
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a dévoilé, ce lundi 28 février, les impacts de la crise climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes.
Le climat s’est réchauffé de 1,1°C en un siècle et demi. Cette hausse des extrêmes météorologiques et climatiques a entraîné et va engendrer des impacts irréversibles. Les auteurs du rapport évoquent notamment de lourdes pertes dans les écosystèmes aquatiques, terrestres, côtiers ou marins. Ils déplorent ainsi de premières extinctions causées par le réchauffement.
Ces épisodes extrêmes ont également fait baisser la sécurité alimentaire des humains et leur accès à l’eau. En effet, la moitié de la population mondiale fait actuellement face à des pénuries d’eau durant une partie de l’année.
Selon le rapport du Giec, le changement climatique a des conséquences sur la santé physique des humains, liées à l’inaccessibilité de l’eau, la nutrition, etc. La hausse des températures atteint aussi la santé mentale des humains.
Ce nouveau rapport a également relevé des dégâts économiques dans les secteurs les plus exposés au climat, comme le tourisme, la pêche, l’agriculture, l’énergie, etc. Par ailleurs, les moyens individuels de subsistance du ménage sont affectés par des pertes de rendements agricoles, la destruction de foyers, l’altération de la santé et de l’alimentation, ou encore la perte de propriété et de revenus.
Les humains sont actuellement menacés par le bouleversement du climat sur les écosystèmes, mais aussi par les activités humaines, comme la pollution, la déforestation, etc. Selon les auteurs du rapport, la perte des écosystèmes et des services qu’ils rendent crée des conséquences désastreuses sur les humains, surtout les communautés locales et les peuples autochtones.
Selon le rapport, 21 % des écosystèmes d’eau douce, moins de 15 % des terres et 8 % des océans sont protégés dans le monde. Pourtant, la plupart de ces aires manquent de moyens afin de réduire les dégâts causés par le changement climatique. Le Giec indique qu’entre 30 et 50% des terres et des mers devraient faire l’objet d’une protection pour favoriser la sauvegarde du vivant et conserver les services que rendent les écosystèmes.
Comme le note le rapport, chaque dixième de degré compte. Les scientifiques indiquent qu’il faut contenir le réchauffement sous 1,5°C afin de gérer les pertes et les dommages dans les écosystèmes et les systèmes humains. Pourtant, l’ONU a alerté que cet objectif pourrait être dépassé dès 2025.
Par ailleurs, certaines régions ont également mis en place de mauvaises solutions d’adaptation. Cela contribue pourtant à une aggravation du réchauffement climatique. Pour éviter ces fausses bonnes idées, les scientifiques prônent "une planification et une mise en œuvre flexibles, multisectorielles, inclusives et à long terme des mesures d’adaptation".
Comme l’explique le rapport du Giec, les modèles de développement non-durables à l’œuvre actuellement augmentent l’exposition des écosystèmes et des humains aux aléas climatiques.
"Ce document souligne une forte reconnaissance que le modèle économique actuel n’a pas les réponses qu’il faut. Certaines tendances de croissance ne sont pas compatibles avec la transition. On ne peut pas réduire le développement à des questions techniques, mais on doit intégrer la dimension de justice et d’équité", a indiqué Wolfgang Cramer, directeur de recherche du CNRS.
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