"Les nazis ont fait des crimes abominables, les soldats russes ont fait la même chose en Ukraine", selon Volodymyr Zelensky lors d’un échange avec des étudiants français.
La Russie a décidé d’envahir l’Ukraine le 24 février dernier. Depuis cette date, Volodymyr Zelensky tente de mobiliser la communauté internationale à soutenir son pays en utilisant une communication massive.
Mardi 10 mai, il a échangé avec des étudiants français en visioconférence depuis Kiev. Cette rencontre a été annoncée sur Twitter par le directeur des Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, vendredi dernier.
Selon Le Figaro Etudiant, l’ambassade d’Ukraine en France a contacté plusieurs institutions françaises, dont l’Ecole polytechnique, la Sorbonne, l’Inalco et Sciences Po. Cette dernière centralise le dispositif, et deux amphithéâtres seront mis à disposition des étudiants pour cet échange.
Le président Volodymyr Zelensky, vêtu d’un tee-shirt vert kaki a parlé longuement des "crimes de guerre" commis en Ukraine par l’armée russe. Pendant un discours de quinze minutes, il a dénoncé les 10 000 crimes de guerre, les viols d’une fille de neuf ans, et d’un garçon de 11 ans devant ses parents, le viol d’un bébé filmé par un soldat et montré à tous.
Il s’est interrogé pourquoi les militaires russes ont maltraité les Ukrainiens avec autant de plaisir, commis des viols, coupé des têtes, des doigts, brisé les jambes. "Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont fait des crimes abominables, les soldats russes ont fait la même chose en Ukraine", a-t-il fustigé.
Le chef de l’Etat ukrainien a sollicité ainsi, une accélération de la justice internationale. Toutefois, il a demandé quelle peine est suffisante pour le viol d’un enfant ou pour des soldats qui tirent dans les voitures des réfugiés ?
D’après Volodymyr Zelensky, les étudiants sont l’avenir, ce sont eux qui décident de l’avenir de la France, de l’Ukraine et du monde.
"Cette rencontre doit être une discussion, je veux vous entendre !", a-t-il exhorté. Des étudiants de la Sorbonne, de l’Inalco, de l’Ecole polytechnique et de l’INSP (nouvelle ENA) ont défilé à la tribune de l’amphi Boutmy de Sciences Po, rue Saint-Guillaume à Paris pour poser des questions au chef de l’Etat ukrainien.
Plusieurs thèmes ont été abordés : l’Europe, l’Otan, les réfugiés et l’issue de la guerre.
Le président a assuré qu’ils sont prêts à négocier, mais peut-être qu’il est trop tard. Concernant les réfugiés, il a précisé que 5 millions d’Ukrainiens ont quitté le pays, mais 95 % ont vocation à rentrer. "Ce ne sont pas des personnes réfugiées, mais des personnes déplacées", a-t-il noté.
Une étudiante ukrainienne est venue lui poser une question, et il l’a encouragée à devenir la meilleure élève possible, car selon lui, cela est important "pour notre Etat aussi".
Le numéro un ukrainien n’a pas manqué de remercier la France pour l’accueil de ses compatriotes.
A propos de l’Europe, il a réitéré que l’Ukraine est un pays de plein droit de l’Europe, qui mérite le même respect, pas plus, pas moins. Par ailleurs, il a assuré "qu’il n’y aurait pas eu la guerre si l’Ukraine avait fait partie de l’Otan".
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