"Je me dégoûte. Je n’ai plus envie de vivre", confie en larmes cette mère de famille ukrainienne, victime de viol.
Elena (faux nom) a confié à des journalistes étrangers avoir été violée par deux soldats russes le 3 avril dernier. Cette mère de famille habite la ville de Zaporojie située dans la région de Kherson (sud de l’Ukraine) en première ligne pour faire face à l’invasion russe. Elle se trouvait seule à la maison, car elle a envoyé ses quatre enfants à Vinnytsia, dans le centre du pays pour les mettre à l’abri et son mari est parti combattre. Elena allait rejoindre ses enfants dès qu’elle aurait fini de vider sa maison.
Le jour du viol, elle est allée dans une épicerie vers 15 h. "Pendant que je faisais la queue, des militaires russes sont entrés et ont commencé à discuter avec des clients", raconte Elena. Des personnes la montraient du doigt tout en indiquant qu’elle était la femme d’un militaire qui combattait les séparatistes prorusses. C’est à cause des gens comme elle que la guerre a éclaté, auraient dit certaines personnes présentes sur place. La mère de famille a senti qu’on l’observait et elle a décidé de quitter l’épicerie pour rentrer chez elle. Deux soldats russes l’ont suivie, l’ont poussée sur le lit en l’écrasant avec une mitrailleuse et se sont mis à la violer à tour de rôle sans dire un mot. Au bout de près de 13 heures de viol, ils sont partis vers 4 heures du matin.
La procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a déclaré la semaine dernière que : "Des militaires russes ont commis des violences sexuelles contre des femmes et des hommes ukrainiens, contre des enfants et des personnes âgées".
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