L’armée russe gagne du terrain, mais très lentement. Et pour cause, la Russie est une pénurie de soldats.
A plus du 100e jour de l’invasion russe, l’Ukraine fait preuve d’optimisme à l’idée d’une victoire face à la Russie. Selon un état-major russe, l’un de leurs principaux problèmes est le manque de soldats sur le front.
Comme le relate le Moscow Times, l’armée russe a envoyé des camions de recrutement sillonner la Russie jusqu’en Sibérie. L’objectif est de prendre de nouvelles recrues afin de combattre en Ukraine. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeit a précisé que deux bureaux de recrutement ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires.
Le 25 mai dernier, le président russe Vladimir Poutine a approuvé une loi permettant à tous les Russes, âgés entre 18 et 65 ans, de rejoindre l’armée. Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes, a expliqué que Moscou est prêt à payer pour attirer de nouveaux soldats.
"L’armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l’équivalent ou presque d’un an de salaire d’un habitant de certaines régions pauvres", a-t-il noté.
Le spécialiste des forces armées russes au King’s College de Londres, Rod Thornton, a déclaré que la Russie a un grand nombre de divisions d’infanterie sur le papier. Cependant, la majorité des brigades qui les composent sont en sous-effectif.
Ce manque de soldats est le résultat des pertes humaines durant les deux guerres mondiales. Lors de la chute de l’URSS, la population mobilisable avait considérablement fondu. Cela a poussé Moscou à mettre davantage l’accent sur l’artillerie que sur les soldats. Cette volonté s’explique également par la crise démographique que traverse la Russie.
Après plus de 100 jours de combats, la pénurie de soldats est devenue un souci majeur pour Moscou. Depuis le début du conflit, la Russie a perdu énormément de soldats. "Tant que les remplaçants n’arrivent pas sur le front, cette pénurie de soldats est vraiment devenue l’une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass", estime Jeff Hawn.
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