/AP/SIPA (illustration)
À cause du réchauffement climatique, Kallio a immergé de nouveau. Ce village a été supprimé pour mettre en place le lac artificiel de Mornos dans les années 70.
L’histoire est inédite, un village a été enseveli volontairement, il y a plus d’un demi-siècle. Kallio, ce petit hameau du centre du pays, a été enlevé pour donner naissance au lac artificiel de Mornos, vitale source d’eau pour la région athénienne. À cause de la sécheresse qui sévit en Grèce, l’eau s’est tarie, laissant apparaître les fantômes du passé.
Le niveau du lac a fortement baissé, il a perdu près d’un tiers de ses réserves en quelques mois. Les restes du village disparu sont apparus petit à petit. Les décombres de l’école primaire et les fondations des maisons, autrefois dissimulées sous les eaux, se dévoilent au grand jour.
Le manque de précipitations inquiète jusqu’au sommet de l’État. Les habitants ont remarqué le manque d’eau. "Le niveau du lac de Mornos a baissé de 40 mètres", témoigne Yorgos Iosifidis. Il réside non loin de son ancien village. Comme les autres riverains, ce retraité a été obligé d’abandonner sa maison lors de l’installation du barrage à Kallio. Près de 80 habitations ont dû être détruites. L’église et l’école primaire, ont été laissées pour abreuver Athènes.
C’est la seconde fois que ce village refait surface, dans les années 90, le même phénomène s’est produit dans les années 90, se remémore le sexagénaire. "S’il ne pleut pas prochainement, le niveau actuel va encore baisser", soutient le senior.
La Grèce, habituée aux étés torrides, a été frappée par une sécheresse exceptionnelle cette année. Après un hiver spécialement doux, le pays a enregistré des températures records en juin et juillet, selon les données météorologiques. Cette conjonction de facteurs a aggravé considérablement la situation hydrique.
Face à la menace d’une pénurie d’eau sans précédent, les autorités grecques ont lancé un appel solennel aux 3,7 millions d’habitants de l’Attique. Il est prudent de réduire drastiquement leur consommation. Bien qu’aucune restriction officielle n’ait été mise en place, les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle important pour la sensibilisation des habitants. Ils partagent des messages incitant chacun à faire preuve de modération et de responsabilité.
Source : Le Dauphiné
