Gérald Darmanin réagit à l’arrivée massive de migrants sur l’île de Lampedusa en Italie. Alors que l’Italie appelle à la solidarité européenne, le ministre de l’Intérieur français prévient que la France ne recevra pas de migrants.
Gérald Darmanin est attendu ce lundi à Rome, où il rencontrera son homologue italien, suite à l’arrivée de quelque 11 600 migrants sur l’île de Lampedusa la semaine dernière. Avant son arrivée dans la capitale italienne, le ministre de l’Intérieur souhaite transmettre un message de "fermeté". Il déclare : "La France va aider l’Italie à sécuriser ses frontières pour empêcher de nouvelles arrivées, et pour ceux qui sont déjà arrivés, nous devons appliquer les règles européennes". Ces propos ont été tenus lors de son intervention sur Europe 1.
Bien que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la première ministre italienne, Giorgia Meloni, arrivées dimanche sur l’île de Lampedusa, aient appelé les États membres à partager la responsabilité de la crise migratoire en Europe, Gérald Darmanin prend une position différente. Il souligne que "quel que soit le message, il ne peut pas signifier que tous seront accueillis. Si c’est de l’immigration irrégulière, ce n’est pas acceptable". Cette position diffère de celle exprimée par d’autres membres du gouvernement français, tels que la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui ont affirmé que la France "prend sa part" dans la répartition des migrants.
Cependant, Gérald Darmanin ne s’éloigne pas totalement de la ligne de conduite de l’exécutif français, puisqu’il indique que la France accueillera bien "ceux qui doivent l’être, les persécutés". Cette approche est également soutenue par le président Emmanuel Macron, qui évoque un "devoir de solidarité européenne" envers l’Italie. Cependant, la France ne semble pas disposée à supporter entièrement le "fardeau" migratoire, et Gérald Darmanin affirme que "nous devons renvoyer chez eux ceux qui n’ont rien à faire en Europe". Selon le ministère de l’Intérieur, parmi les migrants en provenance d’Afrique, "60 % d’entre eux" viennent de pays qui ne sont pas éligibles à l’asile, tels que la Gambie ou la Côte d’Ivoire. "Nous avons la capacité de les renvoyer rapidement", ajoute-t-il.