Pris au piège à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, des migrants se sont confiés sur leur mal-être.
Depuis le début de la semaine, des dizaines de milliers de migrants sont bloqués le long des frontières de la Lituanie, la Pologne et la Lettonie. Une situation qui a créé une crise diplomatique et politique majeure.
Sur la question d’immigration, l’Europe reste fragile. Lundi 15 novembre, les ministres des Affaires étrangères se réuniront pour envisager des sanctions contre les proches du dictateur biélorusse, mais aussi contre les compagnies aériennes qui amènent ces migrants du Moyen-Orient. Si l’Europe n’arrive pas à agir, la Pologne ne demande pas une aide européenne pour faire face aux migrants.
À propos de la crise entre l’Union européenne et la Biélorussie, une déclaration de l’ONU parle d’une instrumentalisation "orchestrée d’êtres humains". Actuellement, des dizaines de milliers de migrants sont toujours pris au piège à la frontière biélorusse-polonaise.
Selon les informations rapportées par RTL, les propos des migrants qui ont témoigné confirment une manipulation politique provenant du président biélorusse Loukachenko. "J’ai acheté mes billets à Beyrouth dans une agence un vol direct pour Minsk avec un hôtel 4 étoiles, visa, pour 4 000 dollars. Je suis arrivé à Minsk et ensuite une voiture m’a conduit à la frontière", a raconté un kurde syrien de 36 ans.
À la frontière, des garde-frontières regroupent les migrants avant de les emmener dans les bois et pousser vers la Pologne. "Des garde-frontières bélarusses m’ont tabassé et mon cassé des côtes. Ils m’ont dit ’marche 6 km, les Polonais vont refouler trois fois’ (…) C’était dangereux, j’ai cru que j’allais mourir", a témoigné le trentenaire.
Le migrant kurde a finalement pu passer la frontière. Il a été retrouvé dans un champ et hospitalisé durant huit jours. "C’est le gouvernement biélorusse qui fait ça. Les gens meurent et il faut faire quelque chose. Moi, je suis cuisinier, je voudrais avoir un travail, commencer une nouvelle vie et être en sécurité", a-t-il conclu.
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