Mardi 5 juillet, l’euro est au plus bas depuis près de 20 ans. L’économie de l’Union européenne inquiète ainsi les marchés.
L’euro a perdu 9,4 % face au dollar, emporté par la hausse du prix de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine. La monnaie unique européenne évolue à un niveau jamais enregistré depuis fin 2002, avec moins de 1,03 dollar pour un euro.
D’après l’analyste de City Index, Fiona Cincotta, les craintes d’une récession font dégringoler l’euro, alors que le billet vert s’envole. Afin de maîtriser l’inflation, la banque centrale américaine (Fed) va continuer à augmenter ses taux d’intérêt. À la fin du second trimestre, il y aura probablement un risque de ralentissement de la croissance.
L’indice PMI composite de S & P Global a fait état d’un ralentissement de la croissance de l’activité économique en zone euro dans le secteur privé, en juin, soit la plus basse, jamais recensé depuis seize mois. "C’est le signe que les économies commencent à vraiment sentir l’effet de l’inflation élevée", précisent les analystes d’OFX.
En conséquence, l’indicateur a fait chuter l’euro plus bas qu’en 2016, durant la crise de la dette européenne suivie du vote du Brexit.
Dans un rapport, l’analyste chez Energy Aspects Trevor Sikorski a soutenu qu’il y a un risque pour l’économie de l’UE d’entrer en récession plus tôt que prévu, en raison de la forte hausse des prix du gaz et de l’électricité.
Par ailleurs, les prix de l’énergie grimpent également à cause d’une grève en Norvège limitant la production d’hydrocarbures. Mardi, le prix du TTF néerlandais (référence du gaz naturel en Europe) a atteint 176,01 € le mégawattheure, soit une hausse de près de 150 % depuis le début de cette année 2022. Avant l’invasion russe en l’Ukraine, il évoluait en dessous des 100 € le mégawattheure.
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