La chute du régime de Bachar al-Assad, qui marque la fin de 25 ans de dictature, plonge la Syrie dans l’incertitude. Plusieurs pays européens réagissent en conséquence.
La coalition de rebelles, menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham, a fini par renverser le régime de Bachar al-Assad après une offensive éclair de onze jours. Ils ont profité d’une vacance des pouvoirs, d’une armée démotivée et d’un contexte international qui leur a été relativement favorable. Assad a quitté la Syrie dans la nuit de samedi à dimanche, après 24 années de règne. Les analystes et experts de la région sont très prudents quant à l’avenir du pays.
A lire aussi > Bachar el-Assad et sa famille ont trouvé refuge à Moscou
Face à la situation confuse en Syrie, l’Allemagne a décidé de suspendre l’examen des demandes d’asile syriennes. Le ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a confirmé que l’Office fédéral de l’immigration met en pause les procédures. Cette décision a été prise pour prévenir d’éventuelles crises migratoires en raison des dynamiques politiques de la région. Près de 974 000 Syriens résident actuellement en Allemagne.
D’après les médias, la Suède, la Norvège et le Danemark ont également interrompu leurs procédures d’asile pour les demandeurs syriens. Le responsable des affaires juridiques suédoises, Carl Bexelius, a souligné que la situation en Syrie est trop incertaine pour évaluer les demandes. De leur côté, les autorités norvégiennes ont indiqué que la situation est encore "très floue". Les pays nordiques misent sur la prudence et veulent prendre du recul avant de poursuivre leurs démarches habituelles.
A lire aussi > Syrie : l’ONU salue un tournant historique avec la chute de Bachar al-Assad
L’Autriche, elle, va plus loin avec un programme de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie. La situation politique a beaucoup changé, selon le ministre Gerhard Karner. Environ 7300 demandes en cours seront concernées par cette mesure. Le pays va réévaluer les dossiers déjà approuvés pour examiner leur validité. L’objectif est de limiter l’afflux de migrants et de gérer les risques potentiels liés à l’instabilité syrienne.
L’Hexagone n’a pas encore statué sur la suspension des demandes d’asile syriennes. Le ministère de l’Intérieur travaille activement sur cette question, mais une décision devrait être prise rapidement, selon le Quai d’Orsay. En 2023, plus de 4 000 demandes d’asile syriennes ont été enregistrées en France. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) reste attentif sur l’évolution de la situation.
A lire aussi > Syrie : selon le leader des rebelles islamistes, le pays a été ’purifié’
> L’actualité en continu sur Linfo.re