Les résultats d’une étude espagnole ont révélé que les anticorps développés après avoir contracté la Covid-19 disparaîtraient après quelques semaines. L’immunité collective est impossible.
Chez certains patients, les anticorps à la Covid-19 pourraient disparaître après quelques semaines. Cette conclusion a été révélée après une étude espagnole de grande envergure, menée par le gouvernement espagnol en collaboration avec les plus grands épidémiologistes du pays. Effectivement, 14 % de malades testés positifs aux anticorps du coronavirus lors d’une première série de tests n’en avaient plus deux mois après, rapporte Yahoo actualités.
Par ailleurs, cette étude a indiqué que 5 % de la population ibérique a développé des anticorps contre la maladie et 95 % y restent donc sensible. De ce fait, l’immunité collective est impossible, car selon les experts, car elle ne serait atteinte que lorsque 60 % de la population aurait été exposée et aurait développé des anticorps contre le SARS-CoV-2. Une statistique très loin de la réalité.
Les résultats de cette étude ont montré que la disparition des anticorps a été notamment observée chez les patients présentant peu ou pas de symptômes du coronavirus. Raquel Yotti, directrice de l’Institut espagnol de santé Carlos III, qui a codirigé l’étude a, dans ce sens, apporté plus de détails. "L’immunité peut être incomplète, elle peut être transitoire, elle peut durer un court instant puis disparaître", a-t-elle annoncé au Times.
>>> A lire aussi : Coronavirus en France : un laboratoire met au point le premier test mesurant le degré d’immunité
De son côté, Ian Jones, professeur de virologie à l’Université de Reading, en Grande-Bretagne en a donc tiré une conclusion quelque peu décourageante. Selon lui, l’absence de symptômes suggère une infection légère, qui ne permet jamais vraiment au système immunitaire de fonctionner suffisamment bien pour générer une "mémoire immunologique". Par ailleurs, ce spécialiste a rappelé que toute personne positive au test de dépistage des anticorps ne doit pas se considérer comme protégée.
Les scientifiques Isabella Eckerle, directrice du Centre de Genève pour les maladies virales émergentes, et Benjamin Meyer, virologue à l’Université de Genève ont été invités à se prononcer sur ces résultats. Selon eux, toute approche proposée pour parvenir à l’immunité collective par infection naturelle, autrement dit sans vaccin, est "non seulement hautement contraire à l’éthique, mais aussi irréalisable".
>>> Notre dossier sur les recherches scientifiques